Anthony Mcharek parle du développement du photovoltaïque en Tunisie ?
M. Anthony Mcharek, directeur de développement MENA à Air liquide Electronique Europe a indiqué, dans une interview accordée à l'agence TAP,
que la Tunisie a la possibilité de tirer le meilleur profit de son climat et de son positionnement géographique, faisant remarquer qu'un pays naturellement très ensoleillé comme la Tunisie peut produire, l'énergie solaire grâce à des panneaux photovoltaïques utilisant la technologie dite à "couche mince", qui utilise simplement un substrat de verre, très facile à mettre en œuvre et à des coûts d'exploitation parmi les plus bas du marché mondial. Nous pensons qu'il s'agit là, du meilleur choix technologique pour les pays chauds", a-t-il affirmé.
Le responsable d'Air Liquide a indiqué que la production photovoltaïque avec cette technologie, est réalisable en Tunisie, vu, également, l'existence préalable de circuits d'approvisionnement (gaz, verre, intégrateurs, ingénierie civile, etc..).
Selon lui, il faut sortir de la politique d'importation et d'assemblage qui ne bénéficie pas au pays mais plutôt aux fabricants dans les pays exportateurs, d'autant que "ce type de marchandise supporte très mal le transport et est souvent endommagé au cours du voyage".
"Le transfert de cette technologie peut être, d'après ce responsable, garanti et permettre, ainsi, la fabrication à grande échelle de panneaux photovoltaïques en Tunisie. Outre l'alimentation du marché intérieur, le pays sera à même de viser l'exportation, avec une qualité répondant aux standards internationaux".
Située au carrefour de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Afrique, la Tunisie a les moyens de devenir un exportateur d'énergie solaire vers ces marchés" a-t-il avancé.
Ce positionnement géographique, a-t-il poursuivi, peut servir la compétitivité de la Tunisie par rapport à la Chine, pays qui, actuellement, tire profit du transfert technologique pour développer le photovoltaïque.
Selon le responsable d'Air liquide, l'implantation de cette technologie, peut être et doit être accompagnée d'un réseau de recherche développement, à même d'assurer la pérennisation, l'amélioration ainsi que l'ancrage définitif d'une haute technologie "made in Tunisia", sans oublier sa forte contribution à l'indépendance énergétique de la Tunisie.
En terme d'emploi, la fabrication de modules photovoltaïques ainsi que la production d'énergie solaire, peuvent ouvrir des "perspectives considérables" et avoir un effet d'entraînement sur plusieurs autres filières (fabrication d'onduleurs, câblages électriques, fabrication de supports et cadres en aluminium, ingénierie civile...) a t-il ajouté.
Il a cité l'exemple de l'Allemagne, où 30 mille emplois directs et indirects sont crées, pour 1000 Mégawatts (MW) de panneaux, fabriqués.
Evoquant les coûts de ce genre de projets, le responsable estime qu'ils sont "abordables", indiquant que "le gouvernement devrait en parallèle instaurer un cadre réglementaire favorable, encourageant ce type d'investissement à forte valeur technologique qui permet un gain rapide et important et profite à toute la chaîne de production".
"Il est important aujourd'hui de se positionner rapidement à l'heure où la demande locale et mondiale en énergie solaire, explose", a souligné M. Mcharek, évoquant à ce sujet, les projets DESERTEC et les plans solaires régionaux et nationaux (Méditerranée, Tunisie, Algérie...).
Le photovoltaïque à partir du Silicium
Un deuxième type de technologie photovoltaïque "cristalline", existe depuis 30 ans et représente 80% du marché mondial. Il n'a cependant, pas montré son efficacité surtout dans les pays très chauds.
Cette technologie utilise comme matière première; le silicium, dont le kilo négocié sur le marché international peut passer de 40 dollars à 350 dollars, ce qui rend son coût de fabrication difficile à prévoir pour les investisseurs, contrairement à la technologie à couche mince qui utilise simplement un substrat de verre.
Cette fluctuation a été à l'origine de la naissance depuis 6 ans, de la technologie dite à "couche mince" qui compte actuellement, des capacités de production dans le monde, évaluées à plus de 2 mille MWc (Mégawatts de puissance crête).
Plusieurs pays, conscients aujourd'hui de la révolution du photovoltaïque, vont lancer leurs projets de production d'énergie solaire à l'instar du Maroc (120 MW en couche mince) et l'Algérie (de 120 MW en technologie cristalline).
D'autres projets sont déjà lancés en Arabie Saoudite, au Qatar et au Bahreïn.
source: TAP