Caïed Essebsi à propos des Tunisiens de Daesh : Nous ne pouvons pas les empêcher de rentrer au pays

« Nous ne pouvons pas les empêcher de rentrer au pays » a déclaré  le président Caïed Essebsi a propos des Tunisiens, ayant appartenu à Daesh ou Al-Qaida, au Washington post dans une interview parue samedi 19 mars 2016.

« Ils n’iront pas en prison » à affirmé Le président de la république en expliquant qu’en Tunisie personne ne va en prison sans un procès équitable, tout en avouant que certains parmi eux peuvent commettre des actes terroristes. Ces personnes seront surveillées et elles  seront inculpées quand elles n’auront pas respecté la loi, a-t-il ajouté.

Concernant la présence militaire américaine en Tunisie, Le président Caïed Essebsi a affirmé que les Etats-Unis ne voulaient d’aucune base militaire en Tunisie et qu’ils n’en avaient pas besoin. Ils ont la sixième flotte en méditerranée et cela leur suffit largement a-t-il dit.

Quant à l’alliance avec  Ennahda, le président de la république a expliqué que l’on ne pouvait pas ignorer un parti arrivé en seconde position aux élections, et d’ajouter « vous ne seriez pas démocrate » dans ce cas. « C’est parce que nous sommes en train de gagner la démocratie que nous l’avons fait » a-t-il insisté.

Le président Caïed Essebsi a déclaré que la prise en compte de ce fait avait fait de la Tunisie le pays le plus stable de la région. Il a ajouté que si Ennahda  n’avait pas accepté de collaborer la Tunisie aurait vécu le scénario égyptien avec fracture politique, divisions sociales  voire un coup d’Etat.

Concernant les aides américaine et européenne, Le président de la république a avoué qu’elles existaient mais qu’il n’y en avait pas assez. Il a ajouté que la Tunisie ne pouvait pas faire de la mendicité en précisant qu’il avait dit au président Obama « ce qui devait être dit ». Il a reconnu que chaque pays avait  ses propres difficultés et que la Tunisie ne pouvait obliger ses amis à l’aider s'ils ne pouvaient pas se le permettre.

La Tunisie a besoin d’aide dans deux domaines, militaires et économique a déclaré Le président Caïed Essebsi. Il a expliqué que la Tunisie souffrait  plusieurs faiblesses économiques et que l’expérience démocratique échouerait sans les résoudre. En outre  « si nous ne pouvons pas rétablir la sécurité, surtout à nos frontières, bien sûr, l'expérience sera en voie de disparition » a-t-il affirmé.

La Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme est à l'avant-garde pour protéger l'Europe d'une invasion terroriste a déclaré le président Caïed Essebsi.  Et d’ajouter que la lutte contre le terrorisme est un effort mondial et qu’il doit y avoir une stratégie commune pour le combattre.  Il a ajouté qu’il n’existait pas  concrètement i une stratégie commune et que  la Tunisie défendait quasi-seule son territoire.

Traduction et rédaction

Mohamed Chelbi