Ce sublime Coran qui ne finit pas de nous émerveiller !​

Ce sublime Coran qui ne finit pas de nous émerveiller !​

Par Dr Oumar DIAGANA* (Tunis-Tunisie)

Au commencement était une vision. Une vision qui semblait anodine, mais qui allait pourtant bouleverser la face du monde et changer le cours de l'histoire.  

Il y a quelque quatorze siècles, dans une grotte située à quelques encablures de La Mecque, un homme d'une quarantaine d'années,  plongé dans une retraite méditative, reçut un bien étrange visiteur. Dans le calme olympien de la nuit, une voix inhabituelle se fit entendre. "Lis!", répéta-t-elle avec insistance.

Cette voix hypnotique n’était autre que celle de l'Archange Djibril. A partir de cet instant, c'est un nouveau chapitre de l'histoire de l'humanité qui allait s'ouvrir. Muhammad (Paix et salut sur lui) venait de recevoir sur le mont Hira le premier message de la Révélation (1) du Saint Coran (2). Ce fut donc le début d'une longue et difficile mission qui allait s'étendre sur vingt-trois ans.

Cette mélodie qui envahit le cœur !

S’il est un Livre qui aura traversé le temps, de long en large, sans subir la moindre contamination, ni même tomber en désuétude, c’est bien le Saint Coran. Révélé quelque six cents ans après l’Indjil (Evangile), le Coran, dernier-né des livres saints, demeure le soubassement de la foi de tout musulman sincère. Qu’il soit malikite, hanbalite, chafiite ou hanafite. 

En lisant (3) le Coran, on est tout de suite envahis par cette réjouissance spirituelle et séduits par ce style narratif limpide et charmeur. Cette mélodie qui envahit l'âme et le cœur. Cette symphonie de rythmes et de rimes  qui nous embarquent au bord de l’extase. On y relève à tire-larigot des changements brusques mais aussi des parenthèses  qui frisent la digression, des rappels incessants comme pour éviter la narration superfétatoire. Et tout cela, habilement distillé dans une prose aux rimes inégalées. 

Dans une société arabe où l'art oratoire était à son summum et où l'on se déchaînait à l’envi en éloquence, composer de la prose et de la poésie était devenu une passion jalousement entretenue.

Ainsi, lorsque les Arabes entendirent le Coran pour la première fois, ils restèrent admiratifs et transis devant cette éloquence qui dépassait de loin toute leur littérature réunie. 

Jamais auparavant, texte sacré n'avait fait l'objet d'une telle aura. Dans l'entourage du Messager, les plus réalistes avaient fini par conclure en leur for intérieur que ce ne sont pas là les paroles d'un homme. Tandis que les plus hostiles et les plus attachés à l'ancien culte criaient à la magie et à l'imposture. Il a donc suffi que les premières sourates du Coran apparaissent pour que soient reléguées au second plan les fameuses "Mouallaqât". (4)

Constitué de 114 sourates et de 6219 versets (ayaat), le Coran, à la différence du Zabour (Thora ou Pentateuque) et de l’Indjil (Evangile), apparaît comme un miracle, un défi lancé au vulgum pecus. Le verset 88 de la sourate 17 est à ce propos très révélateur : «Si les hommes et les djinns s’unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils ne produiraient rien qui Lui ressemble, même s’ils s’aidaient mutuellement».

La Révélation : Circonstances et formes

Faite par l'intermédiaire de l'Archange Djibril au prophète Muhammad (Pssl), la révélation coranique s'est étalée sur vingt-trois années. Elle commença par les cinq premiers versets de la sourate 96 (Al Alaq) (5). Après une interruption de trois ans, la révélation reprit de plus belle durant une vingtaine d'années jusqu'à la mort du Prophète.

En cette nuit du mois de Ramadan, le Prophète Muhammad venait de recevoir les premiers mots de son Seigneur sur le mont Hira. Pris de peur et ne comprenant pas ce qui lui arrive, il alla chercher réconfort auprès de sa femme Khadija. C'est auprès de Waraqa Ben Nawfel que cette dernière le conduisit. Ce cousin paternel de Khadija, grand savant des Gens du livre, finira par voir en Muhammad le sceau de la Prophétie.

Investi dans son rôle de prophète et de messager, et donc d'avertisseur, Muhammad, surnommé « Al amine » pour sa bonne moralité, recevait désormais la révélation sous différentes formes."Parfois Djibril prend la forme d'un homme qui me parle comme un homme, parfois comme un être particulier doté d'ailes et je retiens tout ce qu'il me dit. Parfois, j'entends comme une cloche sonner dans mes oreilles et c'est là la plus dure des épreuves. Et quand cet état d'extase s'en va, je me souviens parfaitement de tout, comme si c'était gravé dans ma mémoire", raconta-t-il à ses compagnons. 

Structuré en grande partie autour de questions morales et éthiques, le Coran se présente comme un guide spirituel, individuel et collectif, bref une sorte de Constitution pour le fidèle musulman. On y trouve des hymnes, des prières, des avertissements, des paraboles, des lois, des annonces. 

Pour le milliard et demi de musulmans de par le monde, le Coran représente par excellence la parole de Dieu, inimitable, pure et dénuée de toute imperfection et contradictions.  Comme le confirme le Coran lui-même qui ne cesse d’appeler à raisonner, à réfléchir, à chercher, à méditer, à penser: «Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ! S'il provenait d'un autre qu'Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions ! » (Coran 4 :82) (6). 

Le Coran, le plus grand miracle de… Muhammad

Il est de coutume chez l'Homme, depuis les temps immémoriaux, de demander des preuves surnaturelles, des miracles, à chaque apparition d'un envoyé de Dieu. Et afin d'appuyer le Message, Dieu accorda à ses prophètes des miracles en adéquation avec leur époque. Les enfants d’Egypte et d'Israël n'avaient-ils pas demandé et obtenu de Moïse et de Jésus des miracles pour prouver leur bonne foi ? 

Ainsi, Moïse dont le bâton magique se transforma en un énorme serpent avala d'une traite les cordes des magiciens des enfants d'Egypte. Jésus, qui pouvait ressusciter les morts,  guérir le lépreux et l'aveugle-né, fut envoyé à une époque où les Juifs étaient relativement fiers de leurs grandes avancées en médecine. 

A son tour, Muhammad ne pouvait échapper à cette requête à un moment où l'éloquence arabe atteignait son âge d'or, l'apogée de sa pureté. En réponse aux incrédules et aux sceptiques, Dieu envoya le verbe coranique, balayant d'un revers de main toutes leurs prouesses langagières. "Ne leur a-t-il pas suffi que Nous fassions descendre sur toi le Livre?", dit le Coran. Sans doute, le plus grand miracle de Muhammad fut ...le Coran.

Il suffit d'apprécier sa finesse, ses comparaisons, ses métaphores, ses exordes, ses transitions, ses constructions pour réaliser un degré d'éloquence que ne pouvait atteindre un simple mortel.

Les arabophones les plus rompus aux arcanes de la grammaire pourront apprécier les assonances, les allitérations, les procédés rhétoriques et stylistiques qui donnent au texte coranique toute sa beauté.

Mais au-delà de son éloquence verbale, historique même (7), il est aujourd'hui certifié que le Coran (qui n'est pas un livre de science mais de signes "ayaat") est un puits de science naguère insoupçonné. 

Aujourd’hui, les avancées réalisées grâce à l’évolution de la science et de la technologie dans la compréhension de certains passages du texte sacré, jusqu’alors incompris ou mal interprétés, constituent, si l’on ose dire, le faîte de la confirmation de cette science coranique. 

En scrutant le texte coranique sous divers angles, la multitude des phénomènes évoqués et la cohérence dans la narration laissent pantois plus d’un néophyte. Plus qu’une encyclopédie, on y trouve de l’astronomie, de la médecine, de la biologie, de la botanique, de la géographie, de la chimie, du droit … et jusqu’aux règles de conduite et de savoir vivre les plus élémentaires. 

Attribuer donc la paternité du Coran au Prophète Muhammad, c’est prendre des vessies pour des lanternes, d’autant qu’il est humainement inconcevable qu’un bédouin, à cette époque-là, puisse détenir des connaissances rigoureusement conformes à celles que la science n’a découvertes que récemment. 

Comment aurait-il pu décrire l’évolution de l’embryon dans l’utérus (8) et la théorie de la tectonique des plaques, avec autant de finesse, treize siècles avant que l’embryologie et la géodynamique interne n’en fassent démonstration ? 

Dans son livre intitulé "Le Coran et la science moderne sont-ils compatibles?", le Docteur Zakir Naik estime que sur les 6219 versets que compte le Coran, plus de mille d’entre eux ont un rapport avec la science.

En vérité, un tel chef-d’œuvre ne pouvait être que d’origine divine. Tout lecteur attentif, sans avoir besoin d’être un foudre d’intelligence, trouvera dans le Coran, la parole infaillible de Dieu. 

Autre preuve, si besoin est, que ce Livre est divin : le Coran, au cours des vingt-trois années de sa révélation fragmentaire, n’a pas toujours été tendre à l’égard du Prophète Muhammad. Comme pour lui signifier qu’il n’était pas au-dessus de la Loi, le prophète de l’Islam recevait aussi des révélations sous forme de reproches. (Sourate 80 versets 1-11 ; Sourate  66, V1-3).
 
Des versets clairs (muhkamat) et des versets équivoques (mutachabihat)

S'il existe dans le Coran des versets simples et limpides comme l'eau de roche et dont le sens est sans ambiguïté (muhkamat), d'autres en revanche, plus sibyllins ou de nature métaphorique, échappent à la compréhension commune et suscitent des interprétations diverses (mutachabihat).

Dans ce cas, seuls les plus versés dans la science du Coran pouvaient les disséquer. Le verset 7 de la Sourate 3 est très éloquent: "C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre: il s’y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d’autres versets qui peuvent prêter à interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclination vers l’égarement, mettent l’accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n’en connaît l’interprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent: «Nous y croyons: tout est de la part de notre Seigneur!» Mais, seuls les doués d’intelligence s’en rappellent. "

Dès lors s'est développée  la science de l'interprétation du Coran ou exégèse (tafsir en arabe). Le travail d'interprétation, plus qu'un commentaire du sens simple des versets, requiert une grande érudition. En plus d’avoir une maîtrise parfaite de la langue du Coran et de ses subtilités, l'auteur d'un tafsir (moufassir) doit être armé en matière de tradition orale (hadiths), de fiqh. Il doit entre autres connaître le contexte des versets (sababu nuzul), différencier les versets médinois des mecquois, méditer sur la question controversée du naskh ou abrogation(9)… 

Les exégèses du Coran les plus connues sont celles de Tabari, Qurtubi, Ibn Kathir, Al Jalalayn, Zamakhchari, Chaaraawi, Razi, Naïsabouri...

De nos jours, au fur et à mesure que la science évolue, nombre d’interprétations de nos exégètes sont devenues galvaudées. Le seul bagage linguistique et théologique ne suffisant plus, le caractère alambiqué de certains passages incite la mobilisation de tout un arsenal de connaissances pluridisciplinaires. Chose qui a fait défaut chez une kyrielle d’exégètes pour la plupart de formation purement littéraire. Que de fois avons-nous assisté aux dérapages, inepties et autres explications bancales (10) de quelque fait scientifique du texte sacré !

A notre avis, il est important aussi de souligner que de la même manière que la vie évolue et change, la compréhension du texte coranique aussi évolue avec le temps, et ce, jusqu’à la fin du monde. Les anciens faisaient l’exégèse du Coran avec les lunettes de leur époque. Et donc, mis à part les conjectures fantaisistes personnelles, chaque génération qui arrive aura normalement compris le Coran mieux que celle qui précède et ainsi de suite.

Si les interprétations des anciens exégètes nous sont d’une très grande utilité, nous ne devons pas nous en contenter et dormir sur nos lauriers. Sinon quel intérêt pour la dizaine de versets coraniques qui appellent incessamment le fidèle au « tadabbur » (réflexion et méditation) ! Le verset 67 de la sourate Al An’aam est explicite : "Chaque annonce arrive en son temps et en son lieu. Et bientôt vous le saurez."

Muhammad aurait copié la Bible: Le galimatias des détracteurs 

Certainement le plus lu (11), le plus vendu mais aussi et surtout le plus mémorisé dans le monde, le Coran est aujourd'hui  traduit dans plus d'une centaine de langues. Du kabyle au géorgien, en passant par le soninké, le coréen, le catalan, l'hébreu...et même tout récemment le braille.

Jamais dans l’histoire du monothéisme, Livre Saint n’aura été l’objet de tant de vénération, de dévotion, mais aussi, il ne faut pas l'occulter, de critiques acerbes de la part de ses détracteurs les plus invétérés. On se rappelle les diatribes tristement célèbres de Salman Rushdi, Taslima Nasreen, Oriana Fallaci…et les réactions extrêmement virulentes qu’elles avaient suscitées de par le monde musulman. 

Le Coran qui recommande à tout musulman de croire à l’Ecriture antérieure à Lui (S 4, V 136) reprend de nombreuses données de la Bible hébraïque et des Evangiles, étant donné qu’il cite très fréquemment la Thora de Moïse, le Psautier (Zabour) de David et l’Evangile de Jésus. 

En confrontant Bible et Coran, l’on ne peut d’ailleurs rester indifférent à la bonne parole, empreinte de miséricorde, qu’ils prêchent tous les deux. Quand bien même certains récits se Déluge, Sodome et Gomorrhe…), on y rencontre, en examinant de près, des versions souvent largement antagonistes. Un musulman s’égarerait vite dans Ezéchiel 23, le Deutéronome ou dans quelque apocryphe comme les Hypotyposes … 

Aussi, les prophètes Noé, Abraham, Moïse, Jésus, Muhammad occupent dans le Coran un rang particulier (12). La naissance parthénogénétique du Christ (Jésus) est d’ailleurs considérée, tant par la Bible que par le Coran, comme un phénomène biologique exceptionnel. 

Par ailleurs, certains détracteurs, quand ils prennent conscience de la beauté du texte coranique, essayent de l’attribuer à Muhammad tout en l’accusant d’avoir plagié ou de s’être inspiré de la Bible.
 
Il est difficile, pour qui connaît l’histoire des religions, de soutenir pareils amphigouris. La raison de ces ressemblances est toute simple. La Bible authentique (13) (Tawreet, Indjil, Zabour) et le Coran ont le même auteur. Serait-ce du plagiat  quand le même auteur reprend une partie de ses anciens écrits? Que nenni !

Goethe et Lamartine : Des hommages de géants 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, des géants de la littérature, à l’instar de Goethe, Lamartine, Georges-Bernard Shaw, fussent-ils non musulmans, n’ont pas tari d’éloges vis-à-vis du Coran qu’ils considèrent comme un miracle. Des travaux scientifiques et mathématiques, menés par certains auteurs qui n’étaient assurément pas du genre à bayer aux corneilles, en l’occurrence Ahmed Deedat, Roger Garaudy, Maurice Bucaille, Amadou Tall, Farid Gabteni, Muhammad Hamidullah, Zakir Naïk … ont démontré que l’ossature du Coran est constituée autour d’un chiffre anodin : le 19.
 
La «Basmalah» accrochée comme un sceau au début de chaque sourate, excepté la neuvième, compte 19 lettres. Dans le Coran, Dieu est cité 2698 fois, Clément 57 fois, Miséricordieux 114 fois. Tous ces chiffres sont des multiples de 19. Et les exemples continuent. 

Pourtant un curieux verset coranique (S 74, V 30) que l’on traduit par «dix-neuf sont chargés d’y veiller» avait longtemps porté à équivoque. 

Autre curiosité et non des moindres, les mots «mois» et «jour» au singulier interviennent respectivement dans le Coran 12 et 365 fois. 

Comment expliquer ces ajustements méticuleux ? Au lieu d’être inondé d’humilité devant pareille merveille, c’est d’outrecuidance que l’homme se gonfle, croyant par sa science et sa technique devenu, selon l’aphorisme cartésien, «maître et possesseur de la nature». 

In fine, quels que soient les superlatifs que nous emprunterons, il serait difficile de trouver le véritable attribut qui seye à un Livre qui use lui-même d’une kyrielle de substantifs pour se désigner ? Citons Al Kitab (Le Livre), Al Fourqan (le Discernement), Al Bourhane (La preuve évidente), Al Dhikr (Le Rappel), Attanzil (Le Descendu), Al Bouchra (La Bonne annonce), Al Houda (Le Guide), An-nour (La Lumière), Al Kalam (La Parole), Al Qawl (La Voix), Ahsan-ul-hadîth (le plus beau des récits), Al-Haqq (La Vérité), Al wahy (La révélation)...

Aujourd'hui encore, quatorze siècles après sa révélation, ce Coran sublime et  inimitable, élégamment sculpté par la gouge divine, continuera ad vitam aeternam de nous défier et de nous émerveiller.

O.D. (Fait à Tunis- Juin 2017)

(*) Au cours du mois de Ramadan 2017, le site islamique doctrine-malikite.fr basé en France a organisé le "Concours du meilleur article sur le Coran". A l'issue de la délibération du jury, c'est notre collègue Oumar Diagana qui a obtenu le prix du meilleur article. Toutes nos félicitations ! 

Pour lire l'article, cliquer ici: http://www.doctrine-malikite.fr/docs/LeKoraneOumar_Diagana.pdf 

 http://www.doctrine-malikite.fr/docs/LeKoraneOumar_Diagana.pdf

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Notes de page
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(1) La Révélation débuta le 17 Ramadan de l'an 13 avant l'Hégire prophétique, soit en juillet 610. Il avait alors quarante ans. La révélation se poursuivit pendant 23 ans jusqu'à sa mort le 13 Rabi al awwal de l'An 11 après l'Hégire, soit en juin 632. Il avait alors 63 ans.

(2) Le Coran est descendu en bloc de la Table Gardée (Lawh mahfouz) au Ciel inférieur (samma' douniya) durant leylatul qadr (la nuit bénite).Mais il a été révélé pendant 23 années de façon fragmentaire, et suivant les circonstances,  par l'intermédiaire de Djibril au Prophète Muhammad. Le verset 106 de la sourate Israa le confirme : « Nous avons fait descendre un Coran que Nous avons fragmenté pour que tu le lises lentement aux gens. Et Nous l’avons fait descendre graduellement. »

(3) Comme le Coran est sacré, le fidèle est tenu de bien soigner sa lecture. C'est là l'importance du "tajweed" ou l'art de réciter correctement. Considéré comme une véritable science, le "tajweed" puise ses racines du mot arabe "jawwada", qui signifie devenir meilleur, s'améliorer. Celui qui psalmodie le Coran a l’obligation de ne pas commettre de fautes, d’articuler correctement, de ne pas se tromper dans les nuances d’intonation et les modes de récitation

(4) La vie arabe avant le Prophète Muhammad (Pssl) était rythmée par des rendez-vous commerciaux et littéraires près de La Mecque où les poètes de diverses tribus faisaient des compétitions en déclamant publiquement leurs vers. Les sept meilleures poésies étaient accrochées avec des clous d'or aux portes vénérées de la Kaaba. D'où l'appellation  «Mouallaqât» (Les Suspendues) ou Moudhahhabat (Les Dorées).

(5)  "Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume [le calame], a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas." [Sourate Al-Alaq , versets 1-5]

(6) Allah le Tout-Puissant a dit : « C'est le Livre au sujet duquel il n'y a aucun doute, c'est un guide pour les pieux. » (Coran 2/2)

(7)  Le Coran relate l'histoire du Pharaon qui défia Moïse et qui se lança à la poursuite des Israélites. La Bible et le Coran évoquent la mort du Pharaon par noyade. Mais le Coran ajoute une prédiction de taille, à savoir que son corps sera retrouvé plus tard. « Aujourd’hui, Nous allons sauvegarder ton corps, afin de constituer un Signe pour ceux qui viendront après toi. Cependant beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à nos avertissements.» (Coran. 10. 92). La préservation du corps de Pharaon est une révélation coranique extraordinaire. Des 232 pharaons, il est le seul à être mort noyé et à avoir été repêché pour être exposé au musée.

(8) Les versets 12-14 de la sourate 23 décrivent les différents stades du développement embryonnaire humain avec une précision étonnante. Le Prophète ne pouvait connaître de tels détails: il était illettré et n'avait pas la moindre formation scientifique.

(9) La question de l'abrogation dans le Coran divise les oulemas. Ainsi sur la base du verset 106 de la sourate 2, nombre d'exégètes (l'extrême majorité) estiment que certains versets de Coran ont été abrogés par d'autres. Tandis que d'autres (ils sont minoritaires), sur la base d'autres versets (sourate 7, verset 33) excluent cette possibilité. Selon ces derniers, le Coran, exempt de toute contradiction, abroge des versets des livres sacrés antérieurs mais en aucun cas le Coran ne peut abroger le Coran. L'abrogation n'est, selon eux, qu'une théorie inventée par des commentateurs du Coran au cours du 4ème siècle après l’Hégire (plus particulièrement Ahmad Ibn Isḥâq Al-Dinârî, Muḥammad Bin Baḥr Al-Aṣbahânî, Hibat Allah Ibn Salâmah et Muhammad Ibn Mousâ Al-Hazmî) devant l'incapacité à élucider le sens véritable de certains versets. De nos jours, le débat sur la question passionne et divise encore !

(10) Il n’ya pas longtemps, le prédicateur saoudien Bandar Khaibari s’était fait remarquer par ses sorties le moins qu’on puisse dire ubuesques. Il avait soutenu que la Terre était immobile et qu’elle ne tournait ni sur elle-même ni autour du soleil. Pourtant le Coran  lui-même contient des preuves de la révolution et de la rotondité de la terre. Mais à cause de sa cécité scientifique, Khaibari est passé à côté.

(11) Ibn Abbas rapporte que le Prophète (Pssl) a dit : «Djibrîl m’a appris au début à réciter le Coran suivant une seule «lettre» ("Harf"). Et puis je l’ai sollicité de façon répétée, et il a porté les « lettres » à sept ». (Rapporté par Boukhari et Mouslim). Chacune des lectures retenues correspondait en effet à l’un des grands centres d’études coraniques. Néanmoins, ces lectures ne diffèrent pas fondamentalement entre elles et n’affectent pas le sens du Texte. Les différences sont d’ordre phonétique et lexicographique.
Pour les 7 lectures:
- Ibn 'âmir (de Damas) - mort en 118. (Rapporteurs Ibn Dhakwân et Hichâm)
- Ibn kathîr (de La Mecque)  - mort en 120. (Rapporteurs El-bazzy et Qunbul)
- Nâfi' (de Medine) - mort en 169. (Rapporteurs Qâlûn et Warch)
- Âsim (de Kûfâ) - mort en 127. (Rapporteurs Chû'ba et Hafs)
- Hamza (de Kûfâ) - mort en 156. (Rapporteurs Khalaf et Khallâd)
- Abû amr (de Bassora) - mort en 154. (Rapporteurs Al-Dûry et Al-sûssy)
- Al-Kassaï (de Kûfâ) - mort en 189. (Rapporteurs Abû al-hârith et Al-dûry)

(12) Ces cinq prophètes sont appelés dans le Coran : « ouloul azmi mina russul » (les messagers doués de fermeté)

(13) Contrairement au Coran qui reste le seul ouvrage d’origine divine à n’avoir pas subi de falsification ou de remaniement, la Bible n’a pas été préservée. Elle a été corrompue par la main de l’homme, comme le montre le verset 79 de la sourate 2: « Malheur à ceux qui, de leurs propres mains, composent un livre puis le présentent comme venant d’Allah pour en tirer un vil profit. Malheur à eux à cause de ce que leurs mains ont écrit, et malheur à eux à cause de ce dont ils profitent ».

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