Chantage : des enregistrements accablants contre la coauteur de « la régente de Carthage » et son collègue

L’affaire des deux journalistes français, Eric Laurent et Catherine Graciet poursuivis pour chantage à l’égard du Roi du Maroc depuis dix huit mois a connu un nouveau rebondissement. Jeudi 16 février, la cour d’appel de Reims a jugé recevables deux enregistrements au cœur de l’affaire. Les journalistes ont été mis en examen, en août 2015, pour « chantage » et « extorsion de fonds ». Rabat les accuse d’avoir voulu extorquer trois millions d’euros à Mohammed VI, en échange de l’engagement couché sur papier de renoncer à un livre à charge.
Réalisés après la plainte déposée le 20 août 2015 à Paris par les avocats du royaume, et l’ouverture d’une enquête, ces deux enregistrements sont de meilleure qualité que l’enregistrement du premier rendez-vous du 11 août. L’enregistrement du troisième rendez-vous permet, en outre, d’entendre Catherine Graciet. Les deux journalistes ont été interpellés juste après cette réunion, en possession de 80 000 euros en liquide et d’un renoncement écrit à publication.
Les avocats du Maroc, Me Ralph Boussier et Eric Dupond-Moretti, se félicitent que les enregistrements « viennent s’ajouter aux différents éléments accablant déjà les accusés ». « Des positions judiciaires aussi contraires sur ces enregistrements sauvages démontrent en tout état de cause leur absolue fragilité », riposte Eric Moutet, l’avocat de Catherine Graciet, qui a annoncé un nouveau recours en cassation.
Il est à rappeler que Catherine Graciet est le coauteur, avec Nicolas Beau, du livre à charge contre Leila Ben Ali, « la régente de Carthage ».
Votre commentaire