Complot présumé : Slim Riahi comparaîtra devant la justice militaire

  Complot présumé : Slim Riahi comparaîtra devant la justice militaire

 

Le Secrétaire général du Mouvement Nidaa tounes, Slim Riahi comparaitra devant le juge d’instruction militaire en tant que plaignant et témoin dans l’affaire qu’il avait intentée récemment contre le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, le Directeur général de la garde présidentielle et d’autres complices pour complot contre la sécurité intérieure de l’Etat.

Contacté vendred par l’agence TAP, l’avocat de Slim Riahi, Me Taïeb Bessadok a préféré s’abstenir de révéler la date de la comparution de son client devant le juge d’instruction militaire pour préserver son intégrité physique, compte tenu de la sensibilité de l’affaire.

Me Bessadok a également tenu à démentir la fuite de son client à l’étranger sur fond des informations relayées à ce sujet. L’avocat Lazhar Akremi, l’un des présumés suspects, avait déclaré que ” Slim Riahi s’est échappé à l’étranger, car la plainte qu’il avait déposée est fallacieuse et montée de toutes pièces “. Le dépôt de cette plainte n’est qu’une manœuvre de Riahi pour échapper aux affaires intentées à son encontre par le Conseil d’administration du club sportif (Club Africain), avait-il ajouté.

Me Bessadok a souligné que son client va présenter à la justice militaire toutes les preuves qui sont en sa possession et qui vont étayer cette plainte. Selon lui, ” un témoin de nationalité libyenne était présent lors de la discussion qui avait eu lieu en juillet 2018 entre Slim Riahi et Lazhar Akremi et qui avait porté sur la planification d’un complot. Ce témoin est prêt à livrer son témoignage à ce sujet“.

Au sujet des accusations portées contre le directeur général de la garde présidentielle, Me Baïeb Bessadok a expliqué que le texte de la plainte est une transcription des propos tenus par le plaignant, faisant remarquer que la justice militaire va déterminer s’il est accusé ou pas.

Le Secrétaire général du mouvement Nidaa Tounes, Slim Riahi, avait déclaré le 23 novembre 2018 avoir déposé une plainte auprès du Tribunal militaire de première instance de Tunis contre le chef du gouvernement, Youssef Chahed, l’avocat Lazhar Akremi, l’ancien chef de cabinet de la présidence de la République, le Conseiller chargé des médias auprès du chef du gouvernement et le directeur général de la garde présidentielle pour tentative de coup d’Etat.

” Le chef du gouvernement Youssef Chahed et ses acolytes sont accusés de tentative de mise au pas de Nidaa Tounes et d’éviction du président de la République, Béji Caïd Essebsi, en faisant appel à l’article 88 de la Constitution pour nommer à sa place le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait-il ajouté.

Dans une déclaration à l’agence TAP, Riahi avait indiqué que la plainte est aujourd’hui entre les mains de la Justice et qu’il se tient à la disposition de celle-ci en tant que plaignant et témoin dans cette affaire. Il présentera toutes les données en sa possession au sujet de ce complot.

Réagissant à cette plainte, le chef du gouvernement avait indiqué à l’ouverture des débats budgétaires au parlement qu’” un gouvernement fort d’une légitimité parlementaire claire ne s’avise pas de fomenter de complots “. ” Pourquoi un gouvernement qui bénéficie de larges prérogatives envisagerait-il un complot ? “, s’était-il interrogé.

Le Parquet général de la direction de la justice militaire avait indiqué mardi dernier que le procureur de la République près le tribunal militaire permanent de première instance de Tunis, a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire après la plainte déposée par l’un des avocats du secrétaire général de Nidaa Tounes, Slim Riahi.

Dans un communiqué, il est indiqué que l’enquête préliminaire concerne l’examen des accusations conformément aux dispositions de l’article 31 du Code de procédure pénale. Ledit article dispose que ” Le Procureur de la République, en présence d’une plainte insuffisamment motivée ou insuffisamment justifiée, peut requérir du juge d’instruction qu’il soit provisoirement informé contre inconnu et ce, jusqu’au moment où peuvent intervenir des inculpations ou s’il y a lieu, de nouvelles réquisitions contre personne dénommée “.

Le Procureur général de la direction de la justice militaire avait ajouté qu’il sera procédé à ” la vérification de la véracité de ces allégations “, affirmant que ” la justice militaire est indépendante et neutre et se tient à égale distance de toutes les parties “.

Le Procureur général de la justice militaire appelle ” à tenir l’institution judiciaire militaire à l’écart des tiraillements et surenchères politiques ” et insiste sur la nécessité ” d’éviter un traitement médiatique de l’affaire en respect de la confidentialité de l’enquête et pour éviter de perturber ou d’influencer le déroulement de l’enquête”.

” L’opinion publique sera informée de l’affaire une fois l’enquête est finalisée par le juge d’instruction “, affirme-t-on de même source.

Votre commentaire