Et si Taieb Baccouche cédait les affaires étrangères pour le secrétariat général du Nida

Et si Taieb Baccouche cédait les affaires étrangères pour le secrétariat général du Nida

 

Réunion cruciale demain lundi 4 mai du bureau politique du Nida Tounes, laquelle réunion devra trancher plusieurs questions dont celle relative au cumul des fonctions exécutives au sein de l’Etat et au sein du parti décidé lors de la dernière réunion du 29 avril. Question épineuse dans la mesure où elle devrait s’appliquer au moins à trois hauts responsables du parti qui sont le président Mohamed Ennaceur, le secrétaire général Taieb Baccouche et la trésorière Selma Elloumi Rekik. Ce qui reviendrait à dire que toute la hiérarchie serait touchée. Or, comme l’expliquent plus d’un dirigeant du Nida, la situation de blocage que vit le parti ne permet plus d’en rajouter. D’autant plus que les bons offices menés par la commission formée autour de Lazhar Karoui Chebbi pour résoudre la crise qui secoue le parti depuis la défection du responsable des structures Hafedh Caid Essebsi, n’ont pas réussi à rapprocher les vues entre les différents protagonistes. Hafedh et son groupe dit « réformiste »  continuent à contester la légitimité du bureau politique issu des élections du 22 mars dernier et tant que leurs conditions ne sont pas acceptées, ils ne reconnaitront pas les décisions prises par le dit bureau.

Pour revenir à la question de non cumul, elle semble viser en premier lieu le secrétaire général et ministre des affaires étrangères Taieb Baccouche. Mohsen Marzouk qui bénéfice du soutien d’au moins deux des membres fondateurs, Lazhar Akremi et Ridha Belhaj, se dit prêt à troquer son poste de ministre conseiller auprès du président de la République contre celui de secrétaire général du parti. Certes, il a des qualités qui lui permettent d’assumer cette fonction.  Il est membre fondateur, bon débatteur, tribun, communicant, jeune et ambitieux. Mais il n’a pas que des amis au Nida. Beaucoup lui reprochent son air hautain, son esprit de copinage et une attitude ecxlusionniste. Le courant destourien qui a été pour beaucoup dans le succès du parti et de son président dans les dernières élections et que se disputent Hafedh Caid Essebsi et Faouzi Elloumi, voient la main de Marzouk dans son éviction du gouvernement Essid. Essebsi Junior l’avait, même, déclaré  tout haut. C’est pourquoi, ils se seraient mis d’accord pour lui barrer la route du secrétariat général.

Et puis, il y a Taieb Baccouche qui verrait  mal cette tentative de lui ravir le poste. Le cas échéant, il serait même prêt à démissionner de son poste de ministre des affaires étrangères pour se consacrer au parti. Même le poste de premier vice président chargé des relations étrangères qu’on lui aurait proposé ne le satisferait pas. D’autant plus que le non cumul pourrait s’appliquer, également, au président Mohamed Ennaceur. Que faire alors ?

Devant cette situation alambiquée, certaines propositions ont été avancées pour remanier l’équipe dirigeante du parti en vue d’une meilleure efficience. C’est pourquoi, il est question de créer deux ou trois postes de vice président dont un irait obligatoirement à une femme. Des postes de secrétaires généraux adjoints devraient, également, être créés et occupés par les présidents des commissions de préparation du congrès.

Le poste de directeur exécutif serait, tout simplement, supprimé et remplacé par une direction administrative qui se chargerait de la gestion du personnel, de la gestion financière et de la logistique.

Toutefois et au cas où la réunion de demain à laquelle Hafedh Caid Essebsi pourrait assister, pour la première fois, n’aboutirait pas à un consensus atour de cette question de non cumul, mais aussi autour des exigences d’Essebsi Jr, la crise risquerait de perdurer encore pour longtemps.

B.O