Etudiants tunisiens en France: quel cursus et quelles filières?
Les étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur français représentent 12,9% de l’ensemble des étudiants au cours de l’année anniversaire 2023-2024. Selon le rapport sur les chiffres de l’immigration en 2023 publié par la direction générale des étrangers en France relevant du ministère de l’intérieur, ils sont 319 873, sur un total de 6,4 millions en mobilité dans le monde, qui se sont inscrits dans l’enseignement supérieur français dont 64,5% poursuivent un cursus à l’université, soit 206 375.
Ils sont venus en France après une scolarité dans leurs pays d’origine.
Toujours selon le même document, un étudiant sur dix est inscrit en licence ( bac+3), un sur sept en master et un sur trois en doctorat.
Plus de la moitié des étudiants en mobilité sont originaires des pays africains dont 47,8% sont en master. Un chiffre tiré vers le haut par les Maghrébins qui sont 54,7% qui sont ne master.
En ce qui concerne les nationalités, les Marocains arrivent en tête avec 36 813 étudiants, suivis des Algériens ( 27 489) et les Chinois( 24 174).
Les Tunisiens arrivent en sixième position avec un total de 12 445 dont 28,4% poursuivent des études médicales et ils sont la première nationalité de l’ensemble de tous les étudiants en mobilité internationale, loi devant les Libanais ( 15,6%), les Algériens (13,5%) et les Marocains ( 12,1%).
Ils se répartissent sur six filières :
Médecine : 28,4%
Sciences : 34,7%
Lettres : 15,0%
Economie : 13,O%
Droit : 7,6%
DUT ou BUT : 1,3%
DUT : diplôme universitaire de technologie. Il est un diplôme de niveau bac+2, mais il est délivré par les Instituts Universitaires de Technologie (IUT) qui sont rattachés aux universités.
BUT : Bachelor universitaire de technologie, 3 ans d'études au sein d'un IUT (institut universitaire de technologie), équivalent de l'ISET en Tunisie.
Remarque : les 12 445 étudiants tunisiens sont ceux qui, comme l’ensemble de leurs camardes, qui ont fait leur scolarité en Tunisie. Ce chiffre n’englobe pas ceux qui ont fait leur scolarité en France, notamment les binationaux.
Une enquête spécifique et monographique, la seule et unique jusque là, publiée en 2009, mais jamais exploitée, et réalisée conjointement par l’Observatoire français de la vie étudiante (OVE) et l’Observatoire national de la jeunesse (ONJ), sur « les conditions de vie des étudiants tunisiens en France »* avait contribué à une meilleure connaissance de leur expérience universitaire, leur projet et leurs conditions de vie et d’études. Elle avait permis d’identifier les difficultés matérielles ou sociales susceptibles de compromettre la poursuite des études ou la réussite aux examens, et de disposer d’indicateurs sur la qualité des conditions de vie des étudiants tunisiens.
Après les changements intervenus au cours des dernières années qui ont impacté la société tunisienne, il serait judicieux de réfléchir à une nouvelle enquête pour mieux cerner leurs projets initiaux, motivations, attentes et le projet d’avenir qu’ils élaborent à l’issue de leurs études.
* L’enquête a été réalisée sous la supervision de Brahim Oueslati, alors directeur général de l’Observatoire national de la jeunesse, et Guillaume Houzel, président de l’Observatoire de la vie étudiante. Le rapport final a été élaboré par Hédi Zaiem, Lilia Gaâloul et Sanim Ben Abdallah, du côté tunisien, et Saeed Paivandi, Ridah Ennafaâ et Louis Gruel, du côté français.
B.O
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