Festival International de Hammamet : « La dernière » de Wafa Taboubi
Place au 4ème art lors de la soirée du 19 juillet 2022, au théâtre plein-air de Hammamet. La metteure en scène Wafa Taboubi avec sa création « La dernière », continue à sillonner festivals et scènes de théâtre tunisiennes. A l’affiche Oussama Kochkar et Meriem ben Hmida formant un duo harmonieux. « La dernière » a raflé le prix de la meilleure œuvre lors des Journées Théâtrales de Carthage 2021. Une création mise en scène en collaboration avec Ismail Mahdhaoui.
La pièce de théâtre est une succession de tableaux scéniques, mise en scène sobrement et simplement avec peu d’éléments : une table et deux chaises. Les parties bien distinctes, composées d’actes, et porteuses de thématiques et de sujets différents, sont tournées autour du conflit hommes / femme et de leur relation tumultueuse. Relations houleuses génératrices de peur, de crainte, de méfiance, de fuite, d’isolation. Situations et états d’âmes racontées dans un cadre oppressant et hermétique qu’est la société, ses codes, ses lois. Chacun et chacune tente de survivre à sa manière en s’adaptant, en contournant tourments, déroutes et égarements d’une existence.
Trois tableaux composent l’œuvre : le premier relate une problématique lié à la relation homme / femme au travail, la 2ème traite de la relation complexe mère/ fils, quant au troisième et dernier acte, il reflète la relation entre homme et femme au sein d’un couple. « La dernière » souligne à travers ses trois sujets la fragilité des relations humaines qui se heurtent le plus souvent à diverses émotions et à des états d’âmes ébranlés, brisés. Doute, désespoir, espoir, joie font la puissance de la pièce, qui laisse la part-belle à l’expression du corps à travers de puissantes scènes chorégraphiées. « La dernière » se réfère à ces êtres lambda qui ne cessent de se retrouver dans des situations glissantes semblables, à refaire souvent les mêmes erreurs, à travers des expériences similaires.
La scénographie attractive, le thème dans l’ère du temps, l’interprétation en duo remarquable des deux protagonistes incarnés par Kochkar / ben Hmida font le point fort de cette création de Wafa Taboubi, qui est parvenue à interroger la société et ses travers, à dénuer un vécu dur, à critiquer la relation homme / femme, à mettre à nue les violences faites aux femmes. A exprimer tout haut ce qui est pensé tout bas.
Le prochain rendez-vous scénique est consacré au rappeur tunisien A.L.A dans la soirée du 20 juillet 2022, déjà Sold Out depuis quelques jours.
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