Football tunisien: Vous n’avez pas la science, ayez au moins la conscience!
Quand Athéna, déesse de la sagesse s’allie à Métis, déesse de la ruse, de l’intelligence et de la prudence pour souffler au ministre de sports grecque la décision de suspendre le championnat de Grèce de football, Poséidon, Dieu des mers et de océans, n’ordonne pas un tremblement de terre!
Les Dieux de l’Olympe n’iront pas contester une sanction qui met fin aux incidents répétés lors du championnat grecque, couronnés par les menaces du propriétaire de club gréco-russe du PAOK, qui avait fait irruption sur le terrain, arme à la ceinture pour menacer l’arbitre de la rencontre ayant opposée son club à l’AEK Athènes. Le secrétaire d’Etat aux sports Giorgos Vassilliadis a pris ses responsabilités appuyé en cela par le premier ministre en personne, Alexis Tsipras.
En Tunisie, c’est Até ; déesse des fautes et de l’égarement qui règne sur les esprits de nos responsables sportifs et leur dicte leurs décisions fallacieuses, ce qui a fait de nos terrains la proie facile d’Achlys, déesse du malheur!
Chaque semaine, si ce n’est deux fois par semaine, nous avons droit à la même rengaine ; violence sur le rectangle vert, violence sur les gradins, violence en dehors du terrain, journalistes violentés, violence verbale et incitation au régionalisme et à l’agressivité, via les réseaux sociaux, pollution auditive aux émissions sportives télévisées où les acteurs lamentables de l’actualité s’en donnent à cœur joie dans des échanges malsains qui ne servent les spectateurs en rien, qui enveniment notre quotidien.
Et aux journaux de relayer par des articles qui se ressemblent à s’en tromper sur la titraille comme sur le contenu, commençant tous ainsi: «Encore des incidents lors de la rencontre…». L’attaque est la même et les clubs aussi ; tous sont concernés et aucun n’est exclut!
Arès, Dieu de la guerre semble s’être définitivement installé dans notre football pour en faire son champ de bataille et ça empire de saison en saison, de journée en journée, de jour en jour dans l’indifférence totale des pouvoirs en place du sommet de la pyramide à sa base. Et pour quel football???
Infrastructure délabrée, terrains minés, responsables dépassés, joueurs moyens mais starifiés, spectacle affligeant où le temps de jeu se limite à une seule mi-temps (45 minutes de temps réel de jeu et l’autre moitié du match est pour les arrêts, contestations, fausses chutes, blessures simulées, altercations entre joueurs…), émissions sportives manipulées, journalistes partiaux, arbitrage pointé du doigt, fédération décriée, staffs techniques dans tous les clubs vilipendés…
Et pendant ce temps, notre Aphrodite, déesse de l’amour et de la beauté, je nomme madame la ministre des sports, Majdouline Cherni est choisie par l’association Femmes maghrébines sans frontières ainsi que celle des femmes tunisiennes en France, femme de l’année 2018, année qui en est à son deuxième mois, tenez-vous bien!
Qui d’autres que notre Aphrodite peut glaner autant de mérite pour toute une année alors qu’elle vient à peine d’être entamée!
Personnellement, j’en suis restée bouché bée…d’une admiration non limitée!
Mais revenons à nos moutons, qui pataugent à vue d’œil dans un pré déserté sans surveillance ni berger. Arrêtons-nous un court instant pour poser une simple question; Messieurs les responsables; si la science, vous l’avez occultée entre raisons évidentes et d’autres camouflées, pourriez-vous, ne serait-ce, que l’espace d’un moment réveiller vos consciences assoupies, engourdies par des années de sommeil approfondies pour sauver le pays d’un football devenu menaçant, chaotique, gabegie!
Ayez pitié de cette nation, interpelez Thémis, Déesse de la justice, pour vos enfants, pour les prochaines générations!
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