Ghazi Mabrouk: "Il n’y a pas de diplomatie économique sans lobbying et sans intelligence économique" 

Ghazi Mabrouk: "Il n’y a pas de diplomatie économique sans lobbying et sans intelligence économique" 

 

Ghazi Mabrouk, qui est euro-lobbyiste, va pouvoir enfin voir son appel lancé depuis des années, pour intégrer le lobbying dans l’approche de la diplomatie économique se concrétiser. Un lobbying dont la Tunisie a aujourd’hui encore plus que jamais besoin.

Pour discuter de ce sujet, Espace Manager a rencontré pour vous Ghazi Mabrouk. Récit :

Espace Manager : Vous semblez y être enfin arrivé. Votre intervention de samedi dernier sur radio Express FM cachait difficilement une tonalité d’autosatisfaction de votre part.

Ghazi Mabrouk : Si vous voulez parler de mon activité depuis plus de 20 ans à Bruxelles en matière de Diplomatie Economique et de Lobbying, effectivement je ne peux qu’être satisfait de voir que le Ministère tunisien des Affaires Etrangères et le Patronat UTICA aient signé un Accord de Partenariat public-privé en matière de Diplomatie Economique en juillet dernier. Il était temps, et ma satisfaction est encore plus grande lorsque j’apprends que l’Université Centrale vient de lancer pour la première fois en Tunisie un Short MBA spécifique de « Diplomatie Economique et Lobbying ».

Un débouché professionnel d’avenir valorisant pour les jeunes cadres de Tunisie.

Vous aviez évoqué dans votre interview un épisode historique, tendant à démontrer que le lobbying n’était pas une nouveauté en Tunisie post-indépendante, mais que la Tunisie post-révolution de 2011 n’aurait pas cru bon de s’en inspirer. Et maintenant ?

Loin de moi l’intention de réserver aux Pères de l’Indépendance un côté visionnaire, teinté d’exclusivité. Il est acquis que dans l’après 2011, la Diplomatie Economique a été citée à toutes les sauces et dans tous les discours. Mais rien de probant ni de concret. Et c’est normal, car il n’y a pas de Diplomatie Economique sans Lobbying et sans Intelligence Economique. Ce sont justement ces trois outils qui feront l’objet d’une formation de spécialisation exécutive de la part de l’Université Centrale, à laquelle je vais prêter mon concours avec 10 hautes personnalités internationales de renom, qui en seront partie prenante pour le grand intérêt des diplomates de carrière, des jeunes diplomates en formation, des responsables de Partis politiques, des Directeurs des Affaires Internationales des groupes économiques, financiers, bancaires, commerciaux, exportateurs, étudiants diplômés en Sciences Politiques, Membres des Commissions parlementaires et autres institutionnels.

Que pourraient attendre tous ces acteurs de la vie économique et politique de cette approche, désormais affichée par vos soins en matière de lobbying. Un terme souvent décrié.

Tout d’abord je l’ai affiché et « j’ai prêché dans le désert » depuis deux décennies. D’autre part, il ne s’agit pas ici, comme je le dis souvent, des « El Loubiêt » qu’on évoque aux détours des « coupe-gorges politiciens » dans notre pays. Il ne s’agit pas de ces « bandes organisées » là. Le Lobbying que j’évoque est le professionnel, celui qui pratiqué dans le monde entier avec des règles bien spécifiques. D’ailleurs l’OCDE, qui va le démontrer à Tunis, a délimité les règles d’encadrement du Lobbying depuis deux années déjà. C’est vous dire combien je suis à l’aise pour en parler. Et combien je serai à l’aise pour le dispenser, en même temps que ceux qui participeront à ce Short MBA entre novembre 2018 et avril 2019 dans le cadre de l’Université Centrale, en partenariat avec le Cercle Diplomatique dont je salue l’engagement et le sens citoyen à tous deux.

Propos recueillis par N.B.M.

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