La Tunisie encore absente, mais l’UMA sauve la face
C’est décidément devenu récurrent. La diplomatie tunisienne louperait-elle systématiquement tous les rendez-vous, même les plus symboliques ? Et ça parle de diplomatie économique en direction de l’Afrique !
L’Afrique ? la Tunisie l’évoque sans discontinuer mais en était pourtant absente ce jour là aussi. Contrairement au Maroc dont le nombre, la qualité et le niveau de représentation à cette cérémonie, confirment son engagement économique majeur dans ce continent.
Totalement évanescente Tunisie, à la cérémonie officielle qui a été organisée à La Madeleine à Paris le 8 août 2020, en hommage au Grand Africain que fut le Premier Ministre Edem Kodjo.
Président de Pax Africana, ce pionnier de l’Union Africaine dont il a été l’un des tous premiers Secrétaire Généraux entre 1978 et 1983, où il était inlassablement un soutien de la Tunisie et d’Habib Bourguiba qu’il portait dans son cœur, du haut de ses fonctions et de cette tribune, tout au long de son mandat.
Cette cérémonie officielle organisée à Paris a vu une affluence diplomatique, médiatique et artistique de grands noms africains et européens, venus lui rendre un dernier hommage et y prononcer, pour certains, un message de considération à sa mémoire.
Le Secrétaire Général de l’UMA a pallié cette carence en sauvant la face, par la présence de son Conseiller Spécial et Haut-Représentant auprès de l’Union Européenne et Membre du Cercle Diplomatique en la personne de Ghazi Mabrouk, qui y a présenté le message et l’appel puissant suivant :
(citation)
« Honorable Madame Kodjo,
« Africaines, Africains !
« La flèche qui a été décrochée, depuis l’arc tendu, à la force des bras des vrais patriotes, est entrée droit dans le cœur des africains du nord et des africains du sud.
C’est cette symbolique que je voudrais retenir de la portée universelle de ce qui fit l’engagement inlassable de mon cher ami Edem Kodjo, qui m’avait honoré de sa fraternité, avec toute la délicatesse qui le caractérisait.
Il nous a quittés trop tôt. Et, cette disparition nous a indubitablement meurtris par son évanescence physique, mais il nous a légué sa symbolique si hautement historique.
Nous qui avons eu en nous, et avons toujours, une part de notre culture et de notre Histoire africaines communes fondues dans le croisement transsaharien qui nous caractérise, par delà les océans sablonneux et à l’initiative du destin.
Ceci est la destinée de chaque Grand Homme. Et je m’adresse particulièrement aux jeunes de notre continent, afin de témoigner ici de notre profonde affliction et de notre compassion, en ce moment douloureux, que l’esprit d’engagement permettra certainement de dépasser.
La résurgence de cette magnifique œuvre qu’est l’Afrique africaine, démultipliée dans l’espace de ce continent - dont l’amplitude aura vite repris sa place - se verra portée haut et fort.
Grâce à cette solidarité unificatrice qui est la nôtre et grâce à ceux qui la partagent parmi nous, telle que nous l’a inculquée Edem Kodjo.
Africaines, Africains !
Vous pouvez parfois douter de l’orientation du vent, mais jamais de la force de vos propres ailes ! »
(fin de citation)
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