Gouvernement Essid: Tout sauf Ennahdha ?

Gouvernement Essid: Tout sauf Ennahdha ?


Les déclarations du leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, à l’issue de sa rencontre avec le chef du gouvernement désigné Habib Essid ont laissé faire croire que le parti islamiste fera probablement partie du prochain gouvernement d’union nationale.Surtout que Ghannouchi a estimé que les propositions d’Essid peuvent être considérées comme satisfaisantes.

Néanmoins, il semble que rien n’a été proposé concrètement à Ennahdha. Selon une source au sein du Conseil de la Choura, Ghannouchi a jugé à chaud le nouveau discours d’Essid, qui l’a uniquement informé qu’il va ouvrir une nouvelle vague de négociations visant à aboutir au plus large consensus possible entre les sensibilités politiques.

Mais rien n’a été entretemps fait pour démontrer que le chef du gouvernement désigné a l’intention de prendre en considération Ennahdha dans ses comptes.

Notre source a indiqué qu’Essid n’a vraisemblablement aucune intention de faire participer le 2ème plus grand parti du pays à son gouvernement, sinon il aurait discuté de cette hypothèse avec les dirigeants de ce parti.

Selon la même source, Essid a proposé des ministères et continue à le faire à des partis qui n’ont pas gagné un seul siège aux élections, alors qu’il ignore Ennahdha.

Du côté de Montplaisir, on est donc presque convaincu que la porte sera ouverte à tout le monde dans le gouvernement Essid, sauf à Ennahdha et que cela est dû à des pressions étrangères et une stratégie de certaines parties tunisiennes d’écarter les islamistes du sphère de la politique.

Certains sont même arrivés à fustiger la direction de leur parti et particulièrement Rached Ghannouchi qui s’est opposé aux projets de lois relative à l’immunisation de la révolution et à l’âge maximum du candidat à la Présidence de la République.

Positions qui ont, selon les protestataires contre Ghannouchi, permis à l’ancien régime de refaire surface et de menacer sérieusement de fragiliser dans un premier temps Ennahdha pour l’écarter progressivement du paysage politique comme l’a fait Ben Ali auparavant.

B M