Hamouda Ben Slama se rétracte et présente ses excuses à H.Baccouche, H.Karoui et H.Ammar
L’ancien ministre de la jeunesse et membre du bureau politique du RCD sous le régime de Ben Ali Hamouda Ben Slama est revenu ce mercredi 25 mai, dans l’émission Midi Show de Mosaïque FM, sur ses déclarations au journal « Akher Khabar ». Se présentant comme étant l’interface des islamistes à cette époque, il a nuancé les propos qu’on lui a prêtés et selon lesquels Hédi Baccouche, Hamed Karoui et Habib Ammar entre autres avaient fait capoter le dialogue avec les islamistes au début du règne de l’ancien président. Il s’est rétracté en présentant ses excuses aux personnes qui auraient pu être heurtées par ses propos, affirmant qu’en février 1991 Ben Ali avait décidé de rompre le dialogue entamé avec Ennhdha et de recourir à la seule solution sécuritaire.
A l’époque le limogeage du ministre de l’intérieur Abdelhamid Escheikh et de lui-même et l’arrivée d’Abdallah Kallel au ministère de l’avenue Bourguiba avaient coïncidé avec le retour de bâton de Ben Ali, a-t-il affirmé en soulignant que malgré les débats sur ce sujet, l’ancien président avait pris sa décision de lui-même sans interférence extérieure. Il se rappelle qu’à l’époque il avait demandé de pouvoir rencontrer Rached Ghannouchi alors en prison. « Au début j’avais reçu le feu vert de Ben Ali qui avait téléphoné au directeur général de l’administration pénitentiaire à cet effet, puis il était revenu sur sa parole, ce qui laisse supposer que c’était lui-même qui avait décidé de prendre ce tournant » a-t- dit cherchant apparemment à disculper les personnes qu’il aurait rendues responsable du tour de vis sécuritaire.
Pour lui, c’était Ben Ali, pris de peur devant la montée des islamistes qui auraient gagné selon ses dires entre 30 et 40% des voix aux élections de 1989 et ne voulant prendre aucun risque qui avait imprimé ce tour de vis sécuritaire. En plus de falsifier les résultats des élections, il avait pris le parti de la force pour éradiquer les islamistes, a dit l’ancien ministre qui affirme n’avoir eu aucun contact avec l’ancien locataire de Carthage depuis cette date.
Hamouda Ben Slama affirme qu’il est certain que les dirigeants d’Ennahdha avaient accepté ce que Ben Ali leur proposait à avoir 5 sièges de députés parmi les 25 qu’il se proposait d’offrir à tous les partis de l’opposition, reprenant les dénégations de Rached Ghannouchi. « Il a dû oublier » s’est-il contenté de dire avant de se féliciter de cette position de la direction d’Ennahdha.
« Bourguiba comme Ben Ali après lui ne croyaient en la démocratie et ne reconnaissaient pas l’existence de prisonniers d’opinion » a-t-il affirmé en déclarant que c’était la raison des problèmes du pays sous leur règne.
« Si j’ étais à la place d’Ennahdha, je n’aurais pas participé aux élections de 1989 avec toute ma force et j’aurais plutôt agi pour rassurer le régime » a encore dit Ben Slama en disant qu’il ne pouvait pas être affirmatif en ce qui concerne l’intention qu’on prête à Ben Ali d’avoir profité de ces élections pour connaitre les islamistes, ce qui aurait facilité leur arrestation.
Hamouda Ben Slama n’a pas tari d’éloges sur l’homme d’affaires Kamel Letaïef qu’il a qualifié de « vice président » de fait à l’époque parce qu’il tentait de régler tous les problèmes qui surgissaient et il y réussissait.
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