JES 2023 - Taieb Bayahi : "L’informalité, un véritable poison pour l’économie tunisienne"

JES 2023 - Taieb Bayahi : "L’informalité, un véritable poison pour l’économie tunisienne"

Lors de la session d'ouverture de la 37ème édition des Journées de l’Entreprise (JES 2023), organisées sous le Haut patronage de la Présidence de la République Tunisienne et organisées comme tous les ans par l’IACE, du 7 au 9 décembre à Sousse, sous le thème : « L’Entreprise et l’Informalité : Inégalités et Solutions en Suspens », Taieb Bayahi, Président de l’IACE a met l’accent sur l’informalité en tant que défi crucial et qui a des implications profondes sur la société tunisienne.

En présence de la ministre du Commerce et du Développement des exportations, Kalthoum Ben Rejeb, M. Bayahi a précisé que l’informalité en Tunisie touche le tiers de l’économie nationale, c’est-à-dire le tiers du Produit intérieur Brut (PNB) de la Tunisie. Elle emploie près de la moitié de la population, soit 45%, et constitue donc la principale source de revenu pour la moitié des Tunisiens.

Il a ajouté que l’informalité est une économie à faible productivité et revenus. D’ailleurs, elle est le reflet de diverses formes d’inégalités économiques, sociales et régionales, et elle est surtout associée à l’évasion et l’injustice fiscales, à la concurrence déloyale, au non-respect du droit des travailleurs, ainsi qu’au non-respect des lois et règles en vigueur et par-dessus tout, à la corruption de toute la société.

En effet, le Président de l’IACE a souligné que l’informalité est un véritable poison qui se généralise, créant une véritable métastase cancéreuse dans le corps économique du pays. Ce qui impose la nécessité de l’éradiquer car l’informalité n’a pas fini de compromettre et d’entraver durablement le potentiel de la croissance économique et de la stabilité sociale de la Tunisie,  et mettre en péril la pérennité de L’entreprise et de continuité de l’Etat.

Il faut être intransigeants et implacables dans la lutte contre l’informalité

De ce fait, Taieb Bayahi a estimé qu’il faut être intransigeants et implacables dans la lutte contre l’informalité, source de corruption, et ce, en renforçant l’Etat de droit, favorisant la transparence à tous les niveaux de l’Etat et des entreprises, simplifiant les procédures et les réglementations, réduisant les autorisations qui sont principales sources de favoritismes et de corruption.

Pour se faire, il a déclaré que cela nécessite tout d’abord une volonté politique forte, une adhésion populaire totale, une application implacable et juste de l’Etat de droit, une application de réformes économiques, sociales et règlementaires qui peuvent paraitre injustes mais qui doivent nécessairement être accompagnés de mesures à même de protéger les plus vulnérables.

Il serait, selon ses propos, illusoire d’emporter l’adhésion de tous et qui est une condition sine qu’anone, non seulement pour la réussite de ce projet mais pour l’application des simples valeurs humaines.

La plupart des entreprises privées sont victimes de l’informalité

Et malgré ce contexte, il a affirmé que les entreprises tunisiennes, en majorité familiales, et pour la plupart d’entre elles performantes et compétitives car patiemment développées durant plusieurs générations, doivent résister à continuer de consolider les efforts de l’Etat.

Pourtant, ces entreprises privées ne cessent, selon ses dires, d’être vilipendées alors qu’elles seules sont créatrices de richesses et d’emplois pérennes. Ce sont les premières, et pour la plupart d’entre elles,  les victimes de l’informalité.

Elles prennent, malgré tout, pleinement conscience qu’il est également de leur responsabilité de combattre l'informalité pour un meilleur Etat, une meilleure vie de concitoyens. Cela nécessite un engagement ferme de transparence, d'éthique et d'efficacité.

« Alors travaillons ensemble pour construire un Etat plus fort, plus juste et plus efficace », conclut-il.

Imen Zine

Crédit photo : R.S.

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