IACE : S’inspirer des modèles internationaux d'IA pour redéfinir l'industrie touristique en Tunisie

"Comment l'IA redéfinit l'industrie touristique en Tunisie", tel est l'intitulé de la dernière publication de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE).
Dans ce rapport, l'IACE a affirmé que l'IA bouleverse les chaînes de valeur du tourisme à l'échelle internationale. Des technologies telles que les chatbots, la reconnaissance vocale, la réalité augmentée, l'internet des objets (IoT), les systèmes de réservation intelligents, ou encore les algorithmes prédictifs permettent aujourd'hui de proposer des services personnalisés en fonction des profils et préférences des voyageurs; Fluidifier les parcours clients, de la réservation à l'après-séjour; Anticiper la demande touristique et optimiser la gestion des flux; Rendre les expériences plus immersives et interactives.
Par exemple, des aéroports tels que Changi à Singapour et Haneda à Tokyo utilisent déjà l'IA pour la gestion intelligente des files d'attente, la reconnaissance faciale et le contrôle sécuritaire automatisé, tandis que des chaînes hôtelières européennes offrent des chambres contrôlées par tablettes vocales. Ces pratiques renforcent la satisfaction des clients tout en allégeant la charge opérationnelle des professionnels du secteur.
Expériences Internationales d'innovation et d'incubation touristiques
Plusieurs pays ont su intégrer l’IA et l’innovation technologique au cœur de leur stratégie touristique, créant ainsi des écosystèmes dynamiques au service d’un tourisme intelligent et durable. En France, le réseau France Tourisme Lab constitue une référence mondiale en matière d’incubation touristique. Il regroupe neuf incubateurs et accélérateurs spécialisés, ayant accompagné près de 400 startups et accéléré de nombreux projets à l’échelle nationale. Parmi ces structures, le Welcome City Lab à Paris se distingue comme le premier incubateur au monde dédié exclusivement au tourisme. Il a permis l’émergence de dizaines de startups intégrant des technologies avancées telles que la gestion prédictive des flux, la valorisation numérique du patrimoine, ou encore la création d’assistants vocaux multilingues pour les visiteurs.
Au Maroc, le Technopark Casablanca s’est imposé comme un pilier central de l’écosystème entrepreneurial. Il a déjà soutenu plus de 3,500 entreprises et généré la création de plus de 15,000 emplois. Des initiatives telles que le WISE Accelerator Bootcamp ou les Deep Tech Summits montrent l’ambition marocaine de devenir un hub technologique et éducatif régional. Ces actions favorisent l’intégration des technologies avancées, y compris dans le secteur touristique, en particulier dans la digitalisation de l’offre et la gestion intelligente des flux.
D’autres pays comme l’Espagne ou les Émirats arabes unis développent également des hubs d’innovation touristique, intégrant des technologies prédictives pour la gestion de la capacité d’accueil, des jumeaux numériques de destinations, et des plateformes d’analyse comportementale des visiteurs.
Recommandations
Pour s’inspirer des modèles pionniers de la France, du Maroc ou de l’Espagne, et ancrer durablement l’innovation dans le tissu économique tunisien, la priorité devrait se concentrer sur la création d’un incubateur national spécialisé dans les technologies appliquées au tourisme, baptisé TourTech.
La Tunisie dispose déjà de bases solides pour accueillir un tel dispositif, notamment grâce à l’existence de technopôles intelligents comme ceux de la Société des Technopôles de Tunisie (S2T), qui offrent des infrastructures adaptées à l’innovation, à l’accompagnement des startups et à la création de synergies intersectorielles.
Le rôle de TourTech serait de servir de cadre de développement pour les jeunes entreprises tunisiennes actives dans l’IA, la réalité augmentée, ou la gestion prédictive appliquées au tourisme ; devenir une plateforme de collaboration entre développeurs, institutions touristiques, chercheurs et acteurs publics ; un levier pour l’accès aux données ouvertes, à des financements ciblés et à un réseau international d’expertise.
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