La STEG s’intéresse aux centrales nucléaires

Suite à un conseil ministériel tenu le 3 novembre 2006, la STEG a été chargée officiellement d’entamer des études pour l’introduction de l’énergie à travers la construction

d’une centrale électronucléaire en Tunisie pour des utilisations pacifiques.

En vue d’enrichir le débat sur le sujet et dans le cadre des préparatifs de la Tunisie pour l’introduction de l’option nucléaire, la STEG vient d'organiser une journée d’étude sur « la technologie nucléaire civile canadienne : atouts et perspectives », en présence d’éminentes personnalités tunisiennes et canadiennes.

Le processus est long. Le lancement d’un programme électronucléaire comporte plusieurs activités complexes et interdépendantes et nécessite, selon l’AIEA, entre 13 et 15 années pour sa mise en œuvre.

La Tunisie, où les ressources pétrolières sont très limitées, l’option de l’introduction de l’électronucléaire pour la production de l’électricité, est une nécessité si on tient compte des prix des hydrocarbures à l’échelle mondiale.

L’utilisation des techniques électronucléaires ferait gagner beaucoup à l’économie tunisienne.

Hormis le démarrage des études de faisabilité d’un projet pour la construction d’une centrale électronucléaire, rien n’a encore été confirmé concernant son emplacement, son coût, sa date de réalisation, le constructeur et sa capacité de production.

Ce qu’il faut vraiment retenir et ce que les experts l’affirment est que le coût d’une centrale nucléaire dépend largement des équipements (locaux ou exportés) et de la capacité de production et des matériaux de construction.

La fourchette des prix varie entre 2000 et 3000 dollars américains pour le KW. Avec une capacité de production estimée à 730 MW, le coût de la future centrale électronucléaire tunisienne sera certainement assez élevé.

Selon des sources officielles, ladite centrale tunisienne ne sera active qu’à l’horizon 2020 !

Pour des raisons purement techniques (refroidissement), les experts en énergie nucléaire préfèrent installer les centrales nucléaires à proximité des sources d’eau (régions côtières, grands lacs, lacs artificiels…) et des zones industrielles pour un raccordement en électricité moins coûteux.

S’agissant des aspects environnementaux et à l’exception des conditions de contrôle et de sécurité qui doivent parfaitement être respectées, l’absence totale des émissions des CO2 dans l’air est l’un des avantages d’une centrale nucléaire qui ne présente ainsi aucun risque sur l’environnement.

Toutefois, les ingénieurs fixent une période de 60 ans comme une durée de vie maximale pour une centrale nucléaire mais ils recommandent aussi de réfléchir à son démantèlement après 30 ans de son entrée en activité effective, et ce, pour éviter tout risque d’accidents.

Dans le domaine électronucléaire, le Canada est le plus grand producteur mondial d’Uranium et de radio-isotopes. Elle est aussi le cinquième producteur mondial d’électricité devant l’Allemagne et la France. Elle tire 15,5% de son électricité de centrales nucléaires.

Le Canada est un grand producteur de centrales nucléaires avec 22 centrales installées sur le sol canadien et 9 réacteurs dont 6 sont construits à l’étranger.

Selon l’Ambassadeur du Canada à Tunis, ni un contrat, ni un accord n’a encore été signé entre le Canada et la Tunisie pour la construction de la centrale tunisienne.

Le débat de la journée s’inscrit juste dans le cadre d’un partenariat scientifique dans le domaine du transfert technologique entre les deux pays.

Grâce à son expertise dans le domaine, le Canada reste l’un des candidats sérieux pour la réalisation de ce grand projet pour la Tunisie.

E.M