Le cri poignant de Mohamed Fehri Chelbi
Mohamed Fehri Chelbi, universitaire et ancien PDG de l’Etablissement de la télévision vit, comme ses collègues Brahim Fridhi, Moncef Gouja, Mustapha Khammari et Hédi Ben Nasser, un vrai calvaire.
Accusés de malversations dans l’affaire Cactus, incarcérés pendant des mois avant d’être élargis en attendant leur jugement, ils se trouvent en butte à des difficultés énormes dont, notamment, l’interdiction de quitter le territoire.
Chelbi en souffre énormément, lui l’universitaire connu pour son intégrité, aimé par ses collègues et ses étudiants et sollicité par des institutions universitaires étrangères. Sans travail dans son pays et incapable de répondre favorablement aux invitations qui lui parviennent de l'étranger, faute de passeport, il n’en démord pas et a décidé de ne plus se taire.
Il lance sur sa page Facebook, un cri poignant et s’insurge contre les gouvernants qui « violent la constitution depuis quatre ans. Je ne me tairai plus, ajoute-t-il, devant ceux qui ont fait de moi un animal, dans le sens d’un être vivant sans citoyenneté. La Constitution m’a garanti le droit de voyager, sans restriction, droit dont je suis spolié. Je ne demande pas à être citoyen, mais à bénéficier de mon droit de voyager, car ôter ce droit à un citoyen c’est comme lui ôter le droit à la vie ».
Les cas de Mohamed Chelbi sont nombreux, depuis le 14 janvier. Ils sont d’anciens hauts dignitaires du régime, dont le seul et unique tort est d’avoir occupé des postes de responsabilités dans le gouvernement, l’administration et les entreprises publiques. Ils ne demandent qu’à être rapidement jugés et redevenir des citoyens normaux. « Au diable la dignité et la liberté dans un pays où un citoyen court depuis quatre ans derrière un droit, le plus élémentaire. »
Puisse les nouveaux gouvernants, mais surtout la justice, entendre ce cri d’un universitaire honnête et réputé.