Les étudiants subsahariens passent de 12 mille à 4 mille en Tunisie: Quelles solutions pour la relance ?!
Ils sont Maliens, Camerounais, Congolais, Tchadiens, Béninois, Burkinabè, Mauritaniens, Sénégalais, Togolais, Centrafricains..Ils ont décidé de choisir la Tunisie pour effectuer leurs études. Sauf que depuis quelque temps, ces étudiants subsahariens en ont ras-le-bol, et ils ont décidé de le montrer.
De 12 mille étudiants en 2010, le nombre d'étudiants subsahariens en Tunisie ne cesse de se retrécir comme une peau de chagrin passant à seulement 4 mille lors de la rentrée 2016-2017.
Les causes de la chute libre
Mis à part les cas d'agressions dont ils sont victimes dans les rues de Tunis, les étudiants subsahariens traversent nombre de difficultés en Tunisie. Cette Tunisie, pourtant connue, naguère, pour son hospitalité, sa tolérance et son ouverture, a subitement basculé.
Comme dans tous les pays du monde où les étudiants sont censés bénéficier d'un titre de séjour, en Tunisie trouver la carte de séjour s'avère un vrai parcours du combattant. Aux côtés de la lourdeur administrative sont venus s'ajouter d'autres maux, d'autres tracasseries administratives les uns plus insupportables que les autres.
Selon l'AESAT (Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie), chaque année, ce sont plus de 60% des demandes de séjour qui ne sont pas satisfaites. Et qui dit demande non satisfaite dit situation irrégulière.Et cela expose les étudiants (qui ont pourtant leur inscription en bonne et due forme) à des expulsions arbitraires. Le comble, c'est qu'aucune explication n'est donnée de la part des autorités." Des autorités qui semblent faire payer aux étudiants leur lenteur administrative.
Ne parlons même pas du racisme qui les touche en grande partie. Un racisme désormais banalisé dans nos murs avec son lot de violences physiques et verbales.
Beaucoup de ces étudiants en ont eu marre de vivre le calvaire au quotidien dans un pays qu'ils ont pourtant choisi pour faire leurs études supérieures et ont décidé de quitter pour d'autres cieux plus cléments. Et c'est au Maroc qu'ils atterrissent désormais volant la vedette à l'ancienne Ifriqiya. Malgré cela, les autorités ne semblent pas prendre au sérieux le mal.
Dans les rues de Tunis, de Gabès, de Sfax, de Djerba, et un peu partout en Tunisie, il n’est pas rare d’entendre des "clichés" racistes jetés dans l’indifférence générale à la figure de tous ceux qui n’auraient pas… le bon teint ! Et ce, sans le moindre complexe, ni la moindre fausse pudeur ! De telles attitudes sont même devenues "normales" dans un pays où le racisme semble être banalisé au quotidien.
Pallier le problème et redorer le blason
Pour pallier cette chute vertigineuse et redorer le blason de la Tunisie auprès de ces étudiants de plus en plus refractaires, le ministère tunisien de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, TABC et les facultés privées ont décidé d'organiser les 22 et 23 août 2017 au Palais des Congrès de Tunis un Forum intitulé Tunisian African Empowerment.L'objectif étant la relance de l'offre des études universitaires en Tunisie.
Au menu de ces journées d'information et de travail auxquelles seront associés des ministres subsahariens et le président de l'AESAT, des conférences, ateliers et des tables rondes. A savoir: "Les besoins de l'économie des pays d'Afrique subsaharienne en formation universitaire et en formation professionnelle: Etat des lieux et perspectives"; "L'offre tunisienne en formation universitaire et en formation professionnelle: analyses selon plusieurs axes"; "TIC: les pistes pour mieux rapprocher l'offre de formation universitaire tunisienne des besoins et attentes des acteurs subsahariens dans le domaine des technologies de l'information et de la communication"...
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