L’Eternel "Choufli Hall" ramène de 2,5 millions de dinars par an à la "Watania" !

Quand la chaîne de télévision « Al Watania 2 » a entamé depuis quelques années les rediffusions en boucle de la sitcom « Choufli hall » de Hatem Belhaj, produite entre 2005 et 2009, elle a fait ce choix simplement pour remplir sa grille avec les moyens du bord, faute de nouvelles productions.

Néanmoins, depuis la crise sanitaire de la COVID-19 et les répercussions du confinement, la rediffusion de cette sitcom qui semble résister au temps, est devenu un choix stratégique pour la direction de la télévision nationale, vu son impact sur l’audience et sur les recettes publicitaires.   

Lors de la première période de couvre-feu du mois de mars, les rediffusions de « Choufli Hal » ont été pour les téléspectateurs tunisiens l'antidote idéal au confinement.

Durant cette période, entre un et deux millions de Tunisiens ont suivi quotidiennement les aventures du psychothérapeute Slimane, de son frère et infirmier Sbouï et des membres de leur famille, qui ont exposé avec humour et ironie les problèmes de la société tunisienne.

Ce scénario s’est répété lors de l’actuel confinement et les Tunisiens ont de nouveau trouvé en « Choufli Hall » une valeur-refuge et un véritable antidépresseur dans ces temps de crise.

L’audience a atteint durant certains épisodes les 20%, touchant deux millions de téléspectateurs.

Ce succès phénoménal a fait le bonheur de la direction de la chaîne, puisque les annonceurs se précipitent désormais pour diffuser leurs spots durant la sitcom.

Face à cette demande, la diffusion du sitcom est entrecoupée à trois reprises par le passage d’une dizaine de spots publicitaires en moyenne.

Des spots au contenu de plus en plus varié, puisqu’outre les marques de yaourts et de friandises, des marques d’eau, de téléphonie mobile et d’assurance passent leur publicité dans cette sitcom suivie par les enfants et les adultes.

Ces spots assurent un revenu quotidien de 10 mille dinars par jour à la chaîne soit 300 000 dinars par mois.

Si l'on considère qu’elle est diffusée seulement huit mois par an (à part les mois de l’été et la période de diffusion des débats du Parlement), on peut dire sans risque de se tromper que « Choufli Hall » demeure l’émission qui garantit le plus de recettes à la télévision nationale, quelque 2,5 millions de dinars par an.

La réussite éternelle de cette sitcom a, d’un autre côté, prouvé que tout le monde est nostalgique du passé, tellement nos besoins ne sont pas comblés au présent.

Ce qui a d’ailleurs incité la direction de la « Watania 2 » à poursuivre dans cette politique de rediffusions des feuilletons à succès, tels que « Khotab Al Bab » ou encore la série « Chez Azaiez ».

Il semblerait même que l’éventualité de spécialiser cette chaîne dans les diffusions des émissions d’antan et de la nommer « Watania Zaman » est envisagé tellement les Tunisiens sont nostalgiques et attachés aux souvenirs et aux œuvres immortels du passé.

Nour el Houda Ben Mrad