"L’éventualité d’un rapprochement russo-américain et ses conséquences sur l’Europe et le Monde arabe"
Le Centre international de géopolitique et de prospective analytique (CIGPA), fondé et présidé par Mezri Haddad, en collaboration avec l’Institut de la démocratie et de la coopération (IDC), dirigé par le britannique John Laughland, organise, à La Maison de la Chimie, 28 rue Saint-Dominique 75007 Paris, ce samedi 25 mars, de 13h30 à 19h, le premier colloque post-élections américaines sur:
«L’éventualité d’un rapprochement russo-américain et ses conséquences politiques et géopolitiques sur l’Europe et le Monde arabe ».
Dans son premier discours officiel devant le Congrès (28 février dernier), le Président américain a décliné son projet politique étrangère. En déclarant : « Mon rôle n’est pas de représenter l’univers mais les Etats-Unis d’Amérique », et en ajoutant que « l’Amérique est meilleure lorsqu’il n’y a pas de conflits », il a marqué une rupture radicale avec son successeur Barack Obama. Il a également affirmé que son pays « respectera les instances historiques mais aussi la souveraineté des Etats », précisant que les USA « visent à établir des relations de coopération et d’amitié avec le monde et ne veulent pas déclencher des guerres ».
Il s’agit là d’un message clair : l’ère de l’interventionnisme, de l’atlantisme, du messianisme démocratique et de la mondialisation effrénée est révolue. Mais comme il va falloir compter avec l’accablant passif des politiques antérieures, la priorité essentielle de la Maison Blanche serait néanmoins de « coopérer avec ses anciens et nouveaux alliés, y compris des pays musulmans, pour éradiquer Daech », mettre un terme au terrorisme global de l’islamisme politique, et assurer la paix dans les pays déstabilisés par l’ancienne administration américaine.
Outre l’affaire ukrainienne, c’est le « printemps arabe » et plus spécialement l’affaire syrienne qui a été le principal catalyseur d’un antagonisme politique et géopolitique devenu irréductible entre une puissance accusée de vouloir étendre son « hégémonie » au reste du monde, au nom d’un messianisme démocratique aux conséquences souvent chaotiques, et une puissance revenante qui entend préserver ses intérêts stratégiques dans la région et les renforcer, en vue de l’instauration d’un ordre polycentrique au nom du droit international, du multilatéralisme onusien et de la souveraineté des Etats-nations.
Toute la question est de savoir si les deux Présidents russe et américain, feront table rase du passé en engageant leurs pays dans un partenariat inclusif et stratégique ? La détente ou l’entente russo-américaine sauvera t-elle la paix dans le monde ? Parviendra t-elle à jeter les fondements d’un « nouvel ordre mondial » basé sur le droit international, sur le respect des souverainetés nationales et sur une coopération économique équitable et profitable à tous ? Réussira t-elle à vaincre définitivement l’hydre islamiste et terroriste, ennemi commun aux deux puissances et au monde libre en général ?
Quel avenir précisément pour un monde arabo-musulman déstabilisé par le « printemps arabe » et en pleine convulsion politique, économique, sociale et sécuritaire depuis ? Quelles seront les issus aux crises syrienne, libyenne, yéménite et irakienne ? Comment la Russie est-elle devenue un acteur majeur de la géopolitique au Moyen-Orient et en Méditerranée ? Quel impact géostratégique pourrait avoir un éventuel couple russo-américain sur l’alliance russo-iranienne d’une part, et sur le deal conjoncturel turco-russe d’autre part ?
Assisterons-nous à une paix désirable et définitive entre Israël et le monde arabe, avec un règlement de la question palestinienne conformément aux résolutions onusiennes ? Sommes-nous au crépuscule d’un monde unipolaire qui a semé le désordre, le chaos et la désolation ? Assisterons-nous à un nouveau Yalta entre Washington, Moscou et pourquoi pas Pékin, susceptible de marginaliser encore plus une Europe sans vision stratégique claire, sans défense commune et, plus grave encore, sans âme spirituelle ?
Autant de questions fondamentales auxquelles CIGPA tentera de répondre.
Intervenants :
Premier Panel : séance de 14h à 15h
Séquelles, déconstruction et effets d’agrégation de l’ancienne politique américaine (pays baltes, Balkans, Moyen-Orient).Le cas du monde arabe. Modérateur John Laughland
Sid-Ahmed Ghozali (Algérie), « Printemps arabe: peut-on parler « d'exception algérienne » ?
Kamel Morjane (Tunisie), « « Le bilan de la politique étrangère américaine et son impact sur le Monde arabe »
Ageli Abdulssalam Breni (Libye), « Les effets chaotiques de la politique d’Obama et de Clinton sur l’Etat et le peuple libyens »
Maher Hashem (Egypte), « Comment l’Egypte a-t-elle pu échapper à l’islamo-atlantisme de l’Occident ? »
Second Panel : séance de 15h30 à 16h30
La détente russo-américaine est-elle une chance pour l’Europe et une opportunité pour le monde musulman ? Modérateur Christian Malard.
Rosine Ghawji (USA), « La véritable personnalité du Président Donald Trump et son réel projet politique »
Claude Guéant (France), « Pour un aggiornamento de la politique étrangère française à l’égard de la Russie et des Etats-Unis d’Amérique »
Alexeï Pouchkov (Russie), « La Russie face à la politique américaine et les perspectives d'un réalignement »
Sayed Hegazy (Egypte), « Est-il dans l’intérêt du Monde arabe de contribuer à une alliance russo-américaine pour affronter l’islamisme et vaincre le terrorisme ? »
Troisième Panel : séance de 17h30 à 18h30
De l’interventionnisme unilatéral au multilatéralisme : nouveaux jalons de l’ordre international, ou plongée dans l’inconnu ? Modérateur Alexandre Del Valle.
Yves Pozzo di Borgo (France), « L’Europe, une trajectoire d’avenir »
Mohamed El-Orabi (Egypte), « Le monde musulman échappera t-il au choc des civilisations avec l’Occident ? »
Natalia Narotchnitskaïa (Russie), « Le phénomène Trump et ses implications géopolitiques et idéologiques engageant l'avenir de notre civilisation ».
Joe Kaufman (USA), « Révision de la mondialisation, lutte contre l’islamo-terrorisme : les deux impératifs de la politique étrangère américaine »
Renaud Girard (France), « Le respect du multilatéralisme accroît la sécurité de l’Europe et du Monde arabe »
Clôture du colloque : 19h
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