« L’Isie est à genoux », son président « accusé d’incompétence »

« L’Isie est à genoux », son président « accusé d’incompétence »

La réunion du conseil de l’Instance des élections(Isie) mercredi 9 mai qui a duré plus de dix heures a été marqué par de profondes divergences entre ses membres qui se sont divisés sur les décisions à prendre contre les « crimes et les infractions électoraux ». Des pressions auraient été mis sur l’instance et notamment sur son président Mohamed Tlil Mansri, de la part de grands partis, Ennhdha et Nidaa Tounes, pour éviter toute sanction à leur égard. Finalement, le conseil a décidé de transférer 120 inflation à la justice et dont les auteurs, seraient passibles d’emprisonnement, selon Anouar Ben Hassen membre de l’Isie. Ce dernier n’a pas été tendre à l’égard de « son » président en l’accusant « d’incurie et d’incompétence ». « Lorsqu’il a pris la présidence de l’Isie, elle était debout, maintenant elle est à genoux ». Ben Hassen qui a assuré l’intérim, après la démission fracassante de Chafik Sarsar, a vu l’ARP lui préférer Mansri, soutenu par trois partis, Ennhdha, Nidaa et l’UPL. Son élection n’a pas été bien accueillie par les membres de l’instance notamment les plus anciens d’entre eux comme Nabil Bafoun et Anouar Ben Hassen qui l’ont mis en quarantaine pendant un bon bout de temps. La gestion, un peu chaotique des élections municipales a fait éclater les désaccords en plein jour.

Les organisations de la société civile qui ont assuré l’observation des élections ont relevé plusieurs dysfonctionnements. Dans leurs rapports présentés devant la presse, elles ont pointé du doigt l’amateurisme de plusieurs agents de l’Isie, l’absence de coordination entre les instances régionales et l’instance des élections, la violence à l’intérieur et à l’extérieur des centres de vote, la violation du silence électoral, l’achat des voix …Elles étaient unanimes à critiquer la passivité de l’Isie sur cette question et son manque de courage en se dérobant à ses responsabilités. Au lieu de sanctionner les fautifs, elle a transmis les dossiers des infractions à la justice.

Sur le plan de la communication l’Isie a péché par plusieurs carences notamment au niveau de la sensibilisation des électeurs et des rapports avec les journalistes. La campagne de communication a été terne malgré un budget de près d e3.5 millions de dinars. Les contraintes imposées par l’Isie et la Haica aux médias ont fait des vagues parmi les responsables des médias et des partis politiques. Face à cette complexité et à ces restrictions, certains médias ont tout simplement décidé de zapper la campagne électorale. Ce qui a fortement impacté la participation au scrutin.

La crise qui couve pourrait avoir des conséquences sur la suite du calendrier électoral en prévision de prochaines échéances.

B.O

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