Mehrez Boussayène: « Mon livre représente ma vision pour mon pays »
La parution du livre « Ma Vision Pour la Tunisie », de Mehrez Boussayène a créé l’évènement ces derniers temps parce qu’elle a été accompagnée d’une grande campagne promotionnelle.
Son auteur, Mehrez Boussayène, avocat de profession et président du comité national olympique tunisien (CNOT), défend son œuvre comme une contribution à l’édification d’une société équilibrée et pérenne.
A travers tout l’ouvrage, on relève ce souci permanent d’interpeller tous les Tunisiens, toutes franges confondues, à œuvrer de concert à la réalisation de ce rêve-réalité, qui consiste en un pays où il fait bon vivre.
A l’occasion d’une séance de dédicace très médiatisée, qui s’est déroulée à la Librairie El Moez, Espace Manager a sollicité Maître Mehrez Boussayane pour cette interview expresse.
Maître Mehrez Boussayène, pourquoi ce livre et pourquoi maintenant ?
Comme vous le savez, la Tunisie est passée, ces dernières années, par une phase d’instabilité sans précédent. Je ne voulais, en aucun cas, assister à la dégradation de la situation, sans réagir. Il fallait des réponses, claires et pratiques pour les court, moyen et long termes et sur le plan économique et social et sur le plan sécuritaire. J’apporte, à travers ce livre, ma modeste contribution, à travers des solutions réalistes. Je suis, également, convaincu que les Tunisiens ne veulent plus des promesses non tenues. Ils ont besoin d’actes et non de paroles.
La sécurité tient une grande place dans votre livre. Pourquoi ?
Tout simplement, parce que c’est la préoccupation numéro un et le souci quotidien de tout Tunisien, à travers tout le pays. Depuis quelque temps, notre pays est infecté par un phénomène qui nous est étranger, en l’occurrence le terrorisme. Le Tunisien, ce bon vivant, habitué à la quiétude, s’y est retrouvé, du jour au lendemain, confronté.
Sans tomber dans des excès de tous genres, je préconise dans mon livre des solutions techniques, du ressort des experts bien sûr, mais aussi, j’appelle à la conjugaison des efforts de tous les acteurs sociaux, société civile, médias et citoyens. Ma perception est, à la fois, spécifique et globale. Il faudrait mettre en place, une stratégie de lutte à même de contribuer à l'éradication de ce fléau. Je propose d’affronter cet « ogre » par tous les moyens disponibles, juridiques, éducatifs et religieux, notamment. Il faut tenir tête et faire front commun à ce phénomène qui menace toute famille et tout citoyen.
J’estime que le peuple tunisien est capable de venir à bout de ce problème, fort en cela de la confiance en notre armée et forces de sécurité.
Vous avez dit avoir écrit cet ouvrage, animé par des préoccupations et des constantes. Quelles sont-elles ?
La Tunisie peut se targuer d’être un pays enraciné dans son identité arabo-musulmane, tout en étant moderne. Cette adéquation n’a jamais posé de problème. Bien au contraire, elle émane de notre volonté de vivre ensemble dans la diversité et le respect des volontés individuelles et les choix personnels.
Le statut de la femme en est la parfaite illustration. Nous nous devons de demeurer vigilants, par rapport aux acquis de la femme. Beaucoup reste à faire à ce propos, tant au niveau de la législation que des mentalités.
Une autre composante, et non des moindres, nécessite notre attention, c’est la jeunesse tunisienne. Je ne peux m’empêcher de penser à ces jeunes qui, au lendemain de la Révolution, attendaient d’être réhabilités dans leurs droits les plus élémentaires. Leurs principales revendications n’ont pas, jusqu’ici, été satisfaites. Plus même, ils se sont sentis abandonnés et incompris. C’est à ces jeunes que ma « Vision » s’adresse, pour qu’ils reprennent confiance en eux et espoir dans la vie, pour retrouver la place qui est la leur au sein de la communauté.
Il ne fait aucun doute que tout ce dont j'ai parlé ne peut être atteint que si nous rectifions le tir en révisant tous les aspects du développement et de l'éducation, pour que l’école se transforme en modèle de réussite et de promotion.
Rien qu’à travers son titre, votre ouvrage sonne comme un programme électoral, et son contenu en donne l’impression, tant il est riche en axes et propositions. Même si vous ne le dites pas clairement, pensez-vous, Maître Mehrez Boussayène, vous présenter à la magistrature suprême ?
De par l’exercice de ma profession, tant dans le domaine juridique, magistrat puis avocat, que dans le sport, (NDLR : président de la fédération de tennis, président du CNOT), j’ai côtoyé la politique de près ou de loin et je peux même dire que j’ai acquis une certaine expérience de la chose publique.
De là à penser à me présenter à l’élection présidentielle, franchement, je n’ai pas encore pris de décision à ce propos. Il s’agit d’une grande responsabilité à laquelle il faut bien réfléchir. Je me sens prêt à assumer toutes les charges qui en incombent, le moment venu.
Pour le moment, il y a mon livre qui peut servir de balise dans cette phase délicate de transition et ce qui m’importe le plus c’est qu’il éclaire la voie devant tous ceux qui veulent bâtir une société, stable et équitable.
Propos recueillis par S.G.