ONU : l’Assemblée Générale juge que les Palestiniens mériteraient d'être membres à part entière de l'organisation

 ONU : l’Assemblée Générale juge que les Palestiniens mériteraient d'être membres à part entière de l'organisation

 

Une majorité écrasante de l'Assemblée générale de l'ONU a jugé vendredi que les Palestiniens mériteraient d'être membres à part entière de l'organisation, leur octroyant quelques droits supplémentaires à défaut d'une véritable adhésion, bloquée par les Etats-Unis. L’Autorité palestinienne à Ramallah a salué, de son côté un vote qui prouve que «la Palestine (...) mérite » d'être membre à part entière.

La résolution adoptée « aura un impact important sur l'avenir du peuple palestinien », même si en elle-même, elle « ne rend pas justice à l'Etat de Palestine » qui reste observateur, a ajouté l'ambassadeur des Emirats arabes unis Mohamed Issa Abushahab, au nom des pays arabes.

L’Etat des Emirats est l’initiateur de la résolution étant président du groupe arabe. « Il est temps de se mobiliser pour une solution politique », a de son côté plaidé l'ambassadeur français Nicolas de Rivière, qui a voté pour cette résolution comme il l'avait fait au Conseil de sécurité pour l'adhésion pleine et entière.

Face à la guerre à Gaza, les Palestiniens, qui ont depuis 2012 un statut « d'Etat non membre observateur », avaient relancé début avril leur requête de 2011 réclamant de devenir un Etat membre à part entière des Nations unies.

Pour aboutir, une telle initiative nécessite, avant un vote de l'Assemblée générale, une recommandation positive du Conseil de sécurité. Mais les Etats-Unis y ont mis leur veto le 18 avril. Même si l'Assemblée générale ne peut court-circuiter le Conseil, les Palestiniens ont décidé de se tourner vers ses 193 Etats membres, prouvant ainsi que sans le veto américain, ils auraient la majorité des deux-tiers nécessaire pour valider une adhésion.

La résolution présentée par les Emirats arabes unies a ainsi été adoptée par 143 voix pour, 9 contre (Etats-Unis, Israël, Hongrie, République tchèque, Argentine, Palaos, Nauru, Micronésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée) et 25 abstentions (notamment Canada, Royaume-Uni et de nombreux membres d'une Union européenne divisée, comme l'Allemagne et l'Italie).

Elle « constate que l'Etat de Palestine remplit les conditions requises pour devenir membre » de l'ONU, et « devrait donc être admis à l'Organisation ». Elle demande ainsi que le Conseil de sécurité « réexamine favorablement la question ».

Mais les Etats-Unis, qui s'opposent à toute reconnaissance en dehors d'un accord bilatéral entre les Palestiniens et leur allié israélien, ont prévenu vendredi que si la question retournait au Conseil, il y aurait «un résultat similaire à avril ».

Dans cette perspective, le texte octroie sans attendre « à titre exceptionnel et sans que cela constitue un précédent », une série de « droits et privilèges supplémentaires » aux Palestiniens à partir de la 79e session de l'Assemblée en septembre. Les Etats-Unis ont largement exprimé leurs réserves sur le texte que leur ambassadeur adjoint à l'ONU Robert Wood a qualifié de « non productif ».

« Des mesures unilatérales à l'ONU et sur le terrain » ne permettront pas d'avancer vers une paix durable et une solution à deux Etats, a-t-il estimé, assurant toutefois que le vote américain contre le texte « ne signifie pas une opposition à un Etat palestinien».

Votre commentaire