Pegasus : le Maroc a voulu espionner le portable de Macron, révèle "Le Monde"

Pegasus : le Maroc a voulu espionner le portable de Macron, révèle "Le Monde"

 

Le téléphone portable d’Emmanuel Macron se trouvait-il dans la liste des cibles potentielles du logiciel espion Pegasus de la firme israélienne NSO? C’est ce qu’affirment ce mardi 20 juillet le jounral le Monde et le site franceinfo.

Des numéros du président et de membres du gouvernement figurent sur une liste de cibles potentielles du logiciel, utilisé par certains Etats pour espionner des personnalités, a déclaré Laurent Richard, directeur de l’organisation Forbidden Stories, confirmant l’information du Monde.

“On a trouvé ces numéros de téléphone, mais on a pas pu faire d’enquête technique évidemment sur le téléphone d’Emmanuel Macron” pour vérifier s’il a été infecté par ce logiciel et donc “cela ne nous dit pas si le président a été réellement espionné” mais ça montre en tout cas qu’il y a eu un intérêt de le faire”, a-t-il expliqué sur la chaîne d’info LCI.

Il y a quelques jours, une enquête d’un consortium de médias a révélé que les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise, ont été espionnés via Pegasus.

Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès, de leur côté, à une liste, établie en 2016, de 50.000 numéros de téléphone que les clients de NSO avaient sélectionnés en vue d’une surveillance potentielle.

“ Selon le quotidien le Monde, l’un des numéros d’Emmanuel Macron qu’il utilise “régulièrement depuis au moins 2017 et jusqu’à ces derniers jours” fait partie de cette fameuse liste.

Son téléphone pourrait donc potentiellement avoir été piraté. Le logiciel espion Pegasus de la société NSO Group, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire.

Toujours selon le journal parisien du soir, plusieurs numéros appartenant à Edouard Philippe, alors qu’il était encore Premier ministre, et à 14 autres membres du gouvernement, ont aussi été visés. “Si les faits sont avérés, ils sont évidemment très graves, a répondu l’Elysée au Monde. Toute la lumière sera faite sur ces révélations”.

Selon le journal, les membres - ou anciens membres - du gouvernement concernés, en plus d’Edouard Philippe, sont Jean-Yves Le Drian, Bruno Le Maire, Christophe Castaner, Gérald Darmanin, Jean-Michel Blanquer, Nicole Belloubet, Jacqueline Gourault, François de Rugy, Marc Fesneau, Sébastien Lecornu, Julien Denormandie, Annick Girardin, Didier Guillaume, Emmanuelle Wargon.

Interrogé sur franceinfo ce mardi 20 juillet, François de Rugy, ancien président de l’assemblée national s’est dit “très choqué d’apprendre cela”.

“L’implication des services marocains dans cette opération me surprend, a ajouté l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire sur Twitter. J’ai demandé audience à l’ambassadeur du Maroc en France”. Il a ajouté avoir saisi le procureur de la République de Paris au titre de l’article 40 de procédure pénale.

La veille, le parquet de Paris avait déjà ouvert une enquête pour une longue liste de dix infractions dont “atteinte à la vie privée”, “interception de correspondance”, “accès frauduleux” à un système informatique et “association de malfaiteurs”.

Elle fait suite à la plainte déposée par le site Mediapart, dont deux journalistes ont été espionnés, à laquelle doit s’ajouter une plainte similaire du Canard enchaîné.

Ce qui est très clair, c’est que nous devons mobiliser beaucoup d’énergie pour en faire en sorte que le cyber-espace soit un espace où les droits qui s’appliquent dans le monde physique s’appliquent aussi dans le cyber-espace, a estimé le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité Franck Riester, estimant que nous faisons face à “un défi considérable pour nos sociétés démocratiques et nos libertés individuelles et collectives”.

Outre celui d’Emmanuel Macron, les numéros d’autres personnalités politiques se trouvaient sur cette liste, selon Le Monde, dont ceux du président du MoDem François Bayrou, du député insoumis Adrien Quatennens ou de l’ancien chargé de mission du président de la République Alexandre Benalla.

Votre commentaire