Perception de la situation actuelle en Tunisie
L’institut ISTIS vient de réaliser un sondage sur la perception de la situation actuelle du pays au niveau de la sécurité, de l’économie, les risques
perçus par la population tunisienne sur l’avenir du pays et l’opinion des tunisiens sur les revendications sociales et leur impact.
De manière générale, 52.6% des personnes interrogées jugent que la situation actuelle du pays est incompréhensible, 22.7% jugent qu’elle est normale après une révolution, 13.7% ne ressentent aucun changement et 11% la trouvent douteuse.
La proportion la plus forte pour ceux qui trouvent la situation « normale après une révolution » se situe dans les 50-59, probablement la génération la plus politisée (au sens formée politiquement) voire la plus engagée dans les luttes sociales, politiques et idéologiques sous l’ère Bourguiba.
Dans un futur proche, l’évolution de la situation du pays ne semble pas claire pour 66.1%, elle se complique davantage pour 19.9% et uniquement 14% déclarent que le Tunisie est sur la bonne voie.
Cette perception générale provient surtout du degré d’insatisfaction par rapport à la situation sécuritaire et économique. Les revendications sociales et la faible performance de l’UGTT et des partis politiques représentent aussi des facteurs d’insatisfaction de la population tunisienne.
Les éventuels risques que pourraient connaître la Tunisie dans l’avenir sont principalement :
Engager le pays vers une crise économique (49.4%), ne pas jeter les bases d’un véritable système démocratique (43.2%) et ne pas s’orienter vers un réel développement (42.5%).
Par ailleurs, plus de 58% des personnes interrogées jugent que les revendications sociales sont légitimes, cette proportion atteint 66.8% chez les étudiants, 65.7% pour les sans emploi et 60.5% chez les salariés. Les personnes qui déclarent ne pas être d’accord avec les revendications sociales représentent 41.5%, plus de la moitié des patrons et indépendants trouvent les revendications infondées.
Les personnes qui sont d’accord avec les revendications évoquent l’impatience de la population et supposent dans une proportion légèrement supérieure à 65% que l’Etat dispose des moyens pour satisfaire les besoins de la population. Parallèlement, plus de 61% indiquent que ces revendications servent aussi à renforcer la position de l’UGTT devant le gouvernement.
En revanche, ceux qui ne sont pas d’accord avec les revendications affirment que le moment n’est pas propice car elles affaiblissent la situation économique du pays avec des conséquences économiques désastreuses.
Ce sondage a été réalisé auprès d’un échantillon de 1828 personnes sélectionné selon la méthode des quotas par région, milieu, genre et âge et représentatif de la population tunisienne agée de 18 ans et plus.
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