Pour que Moncef Zouari revienne libre en Tunisie
L’affaire Moncef Zouari, qui défraye la chronique depuis le mois de juin à cause de la grave injustice subie par l’ex-directeur général de Tuninter, ainsi que par les pilotes du fameux vol 1153 Tuninter, vient de connaître un nouveau rebondissement.
Il est à rappeler, dans ce sens, qu'à la suite du crash de l’avion évoqué, la justice italienne, contre toute attente et à l'encontre de la réglementation et des usages internationaux en vigueur à l'IATA, a tenu à incriminer non seulement les pilotes de l'avion mais aussi le PDG de Tuninter, en l'occurrence Moncef Zouari, en occultant à escient la responsabilité de la compagnie qui a fabriqué l'avion parce qu'elle est... de nationalité italienne.
Il est à rappeler aussi, que Moncef Zouari, qui s’est déplacé à Vienne au début du mois de juin pour participer à un séminaire a été appréhendé par la justice autrichienne, parce qu’il s’est avéré qu’il est victime d'un mandat d’arrêt Europol lancé par l'Italie.
Vu son état de santé et à la demande de son avocate et de ses médecins (il souffre des graves séquelles d'une récente opération à cœur ouvert (quadruple pontage) ayant rendu sa santé des plus fragiles), le concerné a été laissé en liberté contre une caution de 10.000 euros payée par sa famille en attendant de comparaître devant le juge en vue de son extradition vers l’Italie où il devait purger une peine de 9 ans de prison ferme.
Bien que ce verdict prononcé contre un innocent tunisien avait suscité la polémique en Tunisie et en Autriche puisqu’il est considéré comme une première jamais enregistrée dans les annales de l’aviation civile; la mobilisation tunisienne en faveur de Moncef Zouari a été insuffisante puisque la justice autrichienne a décidé de l’extrader vers l’Italie.
N'ayant pas trouvé d'autre issue pour éviter de croupir ou même de mourir injustement dans les prisons italiennes, Moncef Zouari, accompagné d'un membre de sa famille, a décidé de quitter l'Autriche pour regagner la Tunisie.
Mais il semble que ce sont les réactions de notre ambassade à Vienne et de certains de nos diplomates à Tunis, qui ont choqué le plus. Et là on ne peut que se demander quelle mouche a pu piquer nos diplomates en Autriche pour qu'ils ameutent semble-t-il tout le monde à Vienne comme à Tunis faisant du départ de Moncef Zouari de Vienne quasiment une affaire d'Etat.
Alors qu'ils n’ont strictement rien fait auprès des autorités autrichiennes pour soutenir et défendre notre compatriote, le traitant parait-il comme s'il s'agissait d'un criminel et annonçant, de surcroît, à ceux qui veulent les entendre, avoir pris " un engagement moral vis à vis de la partie autrichienne afin que, tenez-vous bien, Moncef Zouari ne quitte pas l'Autriche et soit bel et bien livré aux autorités italiennes !
Il est inutile de rappeler dans ce sens à nos représentants en Autriche qu'en diplomatie, il n'y a pas d'engagement moral verbal mais que les engagements s'expriment soit par une note verbale ( en fait elle est écrite ) soit par une note diplomatique.
Ainsi donc, nos diplomates dont le rôle consiste, entre autres, à défendre les citoyens tunisiens à l'étranger, surtout quand ils sont innocents, ont reproché à la famille de Moncef Zouari, ce qu’ils ont considéré comme fuite de la justice et certains ont même parait-il insisté pour qu’il se rende immédiatement aux autorités autrichiennes.
Alors qu’il est indéniable que les autorités tunisiennes se doivent de se porter au secours de l’ancien directeur général de la compagnie nationale, ainsi qu’aux pilotes condamnés dans cette affaire parce que leurs innocences ne fait pas l’ombre d’un doute.
Car, l'honneur de notre pays consisterait, dans un Etat qui se respecte et respecte ses citoyens, à tout faire, loin de toute étroitesse d'esprit, pour que Moncef Zouari regagne librement et au plus tôt son pays et rejoigne sa famille.
B.M.