Prix du Festival de cinéma de Tétouan à Mabrouka Khédhir
La journaliste Mabrouka Khédhir a obtenu le Prix de la meilleure œuvre de la 5ème session du Festival international du Cinéma sous le signe de l’amour et de la paix organisée du 2 au 7 mai 2017 dans la ville marocaine de Tétouan pour son film documentaire « Les descendants des esclaves ».
Le film est une suite d’histoires relatant la discrimination raciale dans différents domaines de la vie : les relations sociales et affectives, les moyens de transports et l’enseignement. Il traite même de la discrimination exercée par les organes de l’Etat de façon consciente ou inconsciente. Le film présente les histoires de personnes qui ont vécu et souffert de la discrimination raciale.
Elle a précisé que pour réaliser son film elle s’est rendue dans les gouvernorats de Médenine et de Gabès où se trouvent des concentrations de noirs parfois isolés de leurs compatriotes blancs. Selon elle les histoires qu’elle a entendues l’ont convaincu de la pertinence du sujet. Mabrouka Khédhir a estimé que le cinéma tunisien se doit de prendre en charge ce genre de questions de société qui étaient taboues.
Au moment où les journalistes tunisiens ont brisé leurs chaînes, en regagnant leur liberté, il leur faut rompre les taboues et parler de la discrimination raciale pour découvrir la face cachée de ce phénomène qui touche une proportion non négligeable de Tunisiens.
D’après elle, il s’agit d’une crise gardée sous silence car certains voient qu’en parler est une manière de soulever les discordes ou de diviser la société tunisienne. « C’est ce que l’on nous a reproché mais notre mérite est d’avoir documenté ce phénomène qui est la démonstration d’une Tunisie plurielle et multiraciale grâce à l’arrivée de gens de différentes contrées et de races diverses », a-t-elle ajouté en soulignant que notre pays « a besoin de tous ses citoyens pour construire une démocratie où il y a une place pour tous et pour chacun. »
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