Qui est Ezzedine al Qassam, figure emblématique de la lutte palestinienne ? 

Qui est Ezzedine al Qassam, figure emblématique de la lutte palestinienne ? 

Ezzedine al Qassam  (عزّ الدين القسّام) est un soufi tijani de nationalité syrienne né en Syrie le 19 novembre 1882 et mort le 20 novembre 1935 lors d'une bataille contre les Britanniques. Il est considéré par les Palestiniens, comme le précurseur du mouvement islamiste du nationalisme palestinien. Il est le premier à appeler au Jihad pour soutenir son action politique d'abord contre les Français en Syrie puis contre le mouvement sioniste et les Britanniques en Palestine mandataire.

Il s'oppose d'abord à l'occupation française de son pays après la Première Guerre mondiale. Il est condamné à mort par un tribunal français. Il passe clandestinement en Palestine, où leader du mouvement, il organise en tant que prédicateur doté d'une grande éloquence, dès son arrivée à Haïfa en 1921, le terrorisme contre le mandat britannique sur la Palestine, dont il estime qu'elle prépare de fait la mainmise des mouvements sionistes sur les terres jusqu'alors occupées par les arabes, et la création d'un foyer national juif. Son action repose sur ces principes :

1.former des cadres pour le terrorisme et les entrainer physiquement, politiquement et militairement ;

2.lancer une révolution armée, seule façon de mettre fin au mandat britannique et d'empêcher la création d'un État Juif ;

3.mobilisation du peuple pour qu'il soutienne la révolution et y participer éventuellement

En tant que cheikh, Ezzedine voyage beaucoup et s'adresse à différentes franges de la population. Ses sermons politiques et religieux enseignent que la solution du problème palestinien passe par la lutte armée. Il s'oppose également aux dirigeants des grandes familles et aux riches propriétaires fonciers car il pense qu'ils font le jeu du mandat britannique et des sionistes.

Figue emblématique

Pour les Palestiniens, la figure emblématique de la lutte palestinienne avant 1948 est Ezzedine al-Qassam qui est tué lors d'une fusillade avec des soldats britanniques en 1936. Pour l'historiographie palestinienne, il est le premier « fedayin », les « auto-sacrifiés ».

En 1925, il conduit un mouvement pour réaliser son programme, sous le couvert d'activités religieuses ce qui lui permet de ne pas être inquiété par les autorités britanniques, composé de cellules de 5 personnes, constituées surtout de paysans qui ont perdu leur bien et nombreux dans les quartiers misérables de Haïfa. Jusqu'en 1935, il a enrôlé entre 200 et 800 partisans. Les muftis refusent qu'il utilise l'argent destiné à l'entretien des mosquées pour financer son mouvement armé. C'est auprès des nationalistes arabes qu'il trouve du soutien en particulier chez Istiqlal. Son mouvement est composé de cinq départements qui ont pour tâche de:

1.Préparer le peuple à la révolution

2.Assurer l'entrainement militaire. Il est aidé par d'anciens officiers de l'armée ottomane

3.S'occuper de l'achat d'armes, caches et entretien

4.Observation et surveillance de l'ennemi

5.S'occuper des relations extérieures.

En décembre 1932, Al Qassam estime que son groupe est assez entrainé et installe son quartier général dans les grottes dans une région montagneuse de Jénine. Le groupe mène également sa première attaque en prenant pour cible une colonie juive de Nahalal située en Jénine et Haïfa.

À la fin de 1935 et à l'occasion de l'anniversaire de la déclaration Balfour, Al Qassam réunit ses lieutenants et décide de passer à l'action ouverte. Il envoie un émissaire pour transmettre à son rival le mufti Amin al-Husseini le message suivant : « Le moment de lancer la révolution est arrivé. Je déclenche la lutte armée dans le Nord, faites de même dans le Sud ». Le mufti lui répond : « Moi, je recherche une solution pacifique »7.

Certains lui font remarquer la faiblesse de ses troupes, 200 hommes environ, mais il répond « Peu importe, il nous faut seulement un exemple au peuple ». À partir de novembre 1935, il mène la révolte populaire arabe à l'écart des dirigeants traditionnels. Le 19 novembre, Al Qassam et ses hommes sont assiégés par 600 soldats britanniques dans les forêts de Jénine. Il se livre dans une bataille inégale à l'issue de laquelle il trouve la mort avec trois de ses compagnons. Après sa mort, en novembre, une grève générale est lancée pour obtenir l'arrêt de l'immigration juive et la vente des terres aux Juifs. Elle se prolongera jusqu'en octobre 1936. Parallèlement, les actions de guérilla contre les installations britanniques se multiplient.

Devenu un martyr, ses idées ne sont pas oubliées par les mouvements de résistance palestiniens. En 1965, le journal Al-Fatah écrit « Aujourd'hui avec les principes et les idéaux d'al-Qassam au cœur de notre mouvement de libération nationale Fatah, nous nous souvenons de lui comme du premier combattant palestinien de la liberté et de l'un des plus nobles et des plus dévoués révolutionnaires de cette région du monde »8. Son nom est récupéré par les nationalistes sécularistes, et a été donné à la branche armée du Hamas : les Brigades Ezzedine al-Qassam.

Il est aujourd'hui enterré au cimetière musulman de Haïfa et sa tombe a été profanée à plusieurs reprises (notamment en 1999) par des extrémistes juifs.

Source: Wikipédia 

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