Rapport alarmant de la BM sur la Tunisie : Le déficit budgétaire à 5,3 %, l’endettement à 89% !
Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, la dette publique de la Tunisie culminera en 2020 à près de 89 % du PIB avant de commencer à décliner, en supposant que la dynamique de réforme s’enclenchera après les élections présidentielle et législatives prévues dans les deux prochains mois.
Le déficit budgétaire pour 2019 devrait atteindre 5,3 % du PIB par rapport à l’objectif initial fixé par la loi de finances, soit 3,9% du PIB, en raison d’un taux de croissance du PIB nettement inférieur aux prévisions, des hausses de salaires dans la fonction publique et d’une croissance à deux chiffres des paiements d’intérêts, des facteurs qui concourront tous à contrecarrer les effets de l’augmentation substantielle des recettes.
La croissance devrait tomber sous la barre des 2 % en 2019 avant de commencer à se redresser lentement, sous réserve de la mise en œuvre des réformes urgentes visant à améliorer le climat des investissements et à renforcer la sécurité et la stabilité sociale. La croissance sera soutenue par le développement de l’agriculture, des industries manufacturières et du tourisme, ainsi que par la mise en exploitation du gisement de gaz de Nawara.
L’inflation devrait continuer à diminuer, pour autant que la politique monétaire reste focalisée sur ses objectifs centraux. Le taux de pauvreté devrait rester en deçà de 3 % sur la base du seuil de 3,2 dollars en PPA par jour et de 0,3 % si l’on retient le seuil fixé pour l’extrême pauvreté.
Pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), la croissance économique devrait ralentir en 2019, pour s’établir à 0,6 % contre 1,2 % en 2018. Les perspectives de croissance pour l’année en cours ont été rabaissées de 0,8 point de pourcentage par rapport aux projections du mois d’avril dernier, sous l’effet de la baisse des prix du pétrole et de la contraction plus forte que prévu de l’économie iranienne. Des risques de dégradation substantiels assombrissent les perspectives économiques de la région, dont notamment l’intensification des difficultés de l’économie mondiale et la montée des tensions géopolitiques.
« Alors que les pays de la région ont mis en œuvre des réformes ambitieuses afin de restaurer leur stabilité macroéconomique, leurs perspectives de croissance sont très en deçà du niveau nécessaire pour créer les emplois dont ils ont besoin pour faire face à l’augmentation rapide de leur population en âge de travailler, souligne Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Les dirigeants doivent aujourd’hui faire preuve de courage et de vision pour approfondir les réformes, lever les barrières qui entravent la concurrence et libérer l’immense potentiel que constitue une population régionale de 400 millions d’habitants qui, collectivement, pourraient créer une demande source de croissance et d’emplois. »
À moyen terme, la Banque mondiale prévoit une progression du PIB réel de 2,6 % en 2020 et 2,9 % en 2021 dans la région MENA. Ces projections positives reposent en grande partie sur l’accroissement des investissements consacrés aux infrastructures dans les pays du CCG et sur la reprise de l’économie iranienne à mesure que s’estompent les effets des sanctions américaines.
B.R.
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