Relever le défi de l’exportation de l'huile d'olive
L’huile d’olive constitue un secteur majeur de l’économie tunisienne.
En effet, la Tunisie est le 4ème producteur mondial
de ce produit (200 mille tonnes pour la campagne 2007-2008) et 3ème exportateur (130 mille tonnes). Il est à noter dans ce contexte que l’huile d’olive est le premier produit agricole exporté.
Elle a ainsi contribué à 52% du chiffre d’affaires des exportations tunisiennes des produits agroalimentaires en 2006. En outre, la filière oléicole est le premier employeur du pays et fait vivre plus de 500 mille foyers.
Cependant, l’huile d’olive tunisienne est exportée principalement en vrac plutôt que conditionnée, ce qui n’engendre pas de valeur ajoutée. En ciblant le conditionnement, la Tunisie est en mesure de doubler, voire de tripler les recettes en devises générées par les exportations de ce produit.
Partant de ce constat, les structures d’appui à la filière de l’huile d’olive (le Centre technique de l’agroalimentaire, la technopole de l’agroalimentaire de Bizerte, le Centre technique de l’emballage et du conditionnement (PACKTEC), l’Institut de l’Olivier de Sfax et l’Office de l’huile) ont multiplié les manifestations de sensibilisation aux enjeux de conditionnement de l’huile d’olive tunisienne.
L’objectif national est de porter le taux d’exportation d’huile d’olive conditionnée de 1% à 10% à l’horizon 2011.
Il est à signaler dans ce cadre que l’Etat a mis en place des exonérations d’impôts et un soutien financier aux agriculteurs qui entendent satisfaire les critères internationaux de qualité.
De ce fait, 35 mille hectares ont été enregistrés comme étant certifiés ou en passe de le devenir. De son côté, l’industrie de transformation bénéficie de subventions similaires, y compris l’exonération des droits à l’importation sur les biens d’équipement et une réduction de l’impôt sur le revenu.
Conscient de l’enjeu que représente l’huile d’olive, le FAMEX (Fonds d’accès aux marchés d’exportation) vient, pour sa part, de lancer deux appels d’offres internationaux visant à promouvoir les exportations d’huile d’olive conditionnée.
Le premier porte sur le choix d’experts internationaux spécialisés dans la promotion de l’huile d’olive conditionnée.
Ces experts seront appelés à évaluer le potentiel d’exportation de l’huile d’olive sur des marchés cibles de la Tunisie, à savoir l’Allemagne, la France, le Japon et les Etats-Unis. L’objectif de cette démarche est d’identifier des acheteurs potentiels et d’organiser des rencontres et des missions en Tunisie pour les acheteurs potentiels, et ce dans le cadre d’un plan d’action triennal sur la période 2008-2010.
Quant au second appel d’offre, il concerne la sélection d’un bureau d’études tunisien chargé d’accompagner ces experts internationaux.
Une autre initiative intéressante dans ce domaine est à mettre à l’actif du Centre technique de l’emballage et du conditionnement (PACKTEC).
Elle consiste en l’affichage dans les aéroports de Tunis-Carthage, de Monastir et de Djerba de supports visibles visant à ancrer chez les touristes l’image de marque de la Tunisie en tant que pays producteur d’huile d’olive. Cette action constitue une des composantes de la campagne de promotion de l’huile d’olive tunisienne conditionnée financée par le FOPROHOC (Fonds de promotion de l’huile d’olive conditionnée).
Ainsi, selon le PACKTEC, l’année 2008 sera axée sur le développement de nouveaux supports de communication, le renforcement de la présence tunisienne à l’occasion des salons internationaux, l’invitation en Tunisie de journalistes spécialisés et des principaux donneurs d’ordres, l’organisation d’un concours pour la meilleure huile d’olive conditionnée, et l’élaboration d’études de marché et des plans d’actions pour l’accès à de nouveaux marchés.
On retiendra donc que des chantiers sont en cours en vue de doter l’huile d’olive tunisienne d’une notoriété certaine, voire d’une image de marque qui lui permettra de mieux se positionner face à une nouvelle concurrence, émanant notamment de la Turquie et de la Syrie.
C’est dans ce cadre que la direction générale des industries alimentaires a arrêté une stratégie pour promouvoir le conditionnement de l’huile d’olive locale.