Remous à l’ARP: Le FMI a-t-il imposé son diktat au gouvernement tunisien ?

Remous à l’ARP: Le FMI a-t-il imposé son diktat au gouvernement tunisien ?
 
 
Séance houleuse ce mardi matin à l’ARP. Les députés de l’Opposition ont quitté la séance en protestation à ce qu’ils considèrent comme une « violation du règlement intérieur ». 
 
En effet, alors que la séance était consacrée à des questions orales aux ministres de la santé, de la culture et des domaines de l’Etat, les députés se disent surpris par la modification de l’ordre du jour en y incluant l’examen du projet de loi relatif à la règlementation des banques et des institutions financières.
 
Selon des informations non officielles le Fonds monétaire international (FMI) a conditionné l’octroi d’un prêt de 2,8 milliards de dollars à la Tunisie en 2016 à l’adoption de deux lois,  celle relative à la Banque Centrale déjà approuvée et celle portant règlementation des banques et des institutions financières, objet de ce litige. La date limite imposée par le FMI pour l’adoption de cette loi serait le 12 mai 2016, ce qui explique ce changement d’ordre du jour.
 
Alors que la députée du Courant démocratique Samia Abbou dénonce l’imposition par des institutions financières internationale l’approbation de ce texte ce qu’elle considère comme une « forme du néocolonialisme » et « une atteinte à la souveraineté » du pays, Ammar Amroussia élu du Front populaire  a critiqué la modification de l’ordre du jour et l’inscription d’un projet de 200 articles dont la commission des finances n’a pas achevé l’examen.
 
Le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur a dit quant à lui que le règlement intérieur l’autorise à demander la modification de l’ordre du jour. Une majorité de députés a  voté en faveur du changement proposé par M.Ennaceur. Mais cela risque provoquer des remous au sein du Parlement. Il n’est pas moralement possible de discuter un texte aussi important en l’absence des députés de l’opposition qui préside la commission des Finances selon le texte de la Constitution.
 
R.B.R.

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