Sans directeur de cabinet et sans secrétaire général du gouvernement, Najla Bouden peut-elle mener sa tâche.

Sans directeur de cabinet et sans secrétaire général du gouvernement, Najla Bouden peut-elle mener sa tâche.

La nouvelle est à peine croyable : Nommée lundi 8 novembre conseillère en communication à la présidence du gouvernement et porte-parole du gouvernement, Amel Adouani a été limogée le même jour. C’est certainement le mandat le plus court qu’on puisse imaginer.

Aucune explication n’a été donnée à cette volte-face, mais certains pointent du doigt des milieux proches de la présidence de la République qui auraient mis tout leur poids pour que cette nomination soit annulée. A se demander du reste si Najla Bouden a les coudées franches pour s’entourer des conseillers qu’elle-même choisit. Ainsi remarque-t-on qu’elle n’a pas nommé jusqu’ici un directeur de cabinet, un poste clé dans le dispositif de la présidence du gouvernement.

Ayant pour fonction principale de « coordonner entre les ministères », la cheffe du gouvernement a un besoin d’un relais à cet effet qui ne peut être que le directeur de cabinet. En l’absence d’un responsable de ce rang, elle est incapable de conduire la tâche qu’on lui a confiée. A moins qu’elle ne soit pas à même de remplir cette fonction de coordination et que celle-ci ait été confiée à la directrice du cabinet présidentiel. De même on a noté que le poste de secrétaire général du gouvernement n’a pas été pourvu, alors qu’il s’agit d’une pièce maîtresse puisqu’il lui revient de chapeauter l’administration et d’assurer le contrôle sur les nominations dans l’ensemble des départements ministériels.

Ceci est d’autant plus vrai que le gouvernement Bouden ne compte pas un ministère de la fonction publique comme il est d’usage. Sans directeur de cabinet et sans secrétaire général du gouvernement, Najla Bouden peut-elle mener la tâche qui lui a été confiée.

Il y a lieu d’en douter. Par ailleurs, depuis sa prise de fonction le 11 octobre dernier, la Cheffe du gouvernement ne brille point sur le plan médiatique. Ayant, semble-t-il pour consigne de ne point faire de l’ombre au président de la République qui veut monopoliser la scène politico-médiatique, elle a mis la page officielle de la Kasbah à la disposition de la présidence de la République puisqu’elle ne fait que reproduire in extenso les activités présidentielles en rapport avec la cheffe du gouvernement.

Rien de plus. On se rappelle que le président Kaïs Saïed n’a nommé un gouvernement qu’après moult tergiversations, car s’il ne tenait qu’à lui, il s’en serait passé, car il pouvait se contenter de secrétaires d’Etat comme ce fut le cas au lendemain de l’indépendance mais à l’évidence le gouvernement en place ne serait qu’une succursale de Carthage avec des prérogatives réduites au strict minimum. On commence à en avoir la preuve.

RBR

Votre commentaire