Stents périmés: Tous les détails sur ce « délit médical » inédit
L’affaire des stents périmés a suscité, comme on le sait, une vive polémique et créé une psychose chez les patients concernés et chez les personnes candidates à cette pose de « ressorts », sans oublier, bien entendu, chez la profession médicale.
Pour faire la lumière sur cette affaire d’opinion publique, le ministre de la Santé, Saïd El Aïdi, a tenu, aujourd’hui mardi 2 août 2016, une conférence de presse, avec près de trois quarts d’heure de retard, devant une assistance nombreuse parmi les représentants des médias.
Le ministre a tenu, d’entrée, à affirmer que son département a traité ce sujet avec la plus grande rigueur et selon les lois en vigueur. Il a relaté, ainsi, les différentes péripéties de cette question depuis son déclenchement un certain 3 mai 2016 lorsque les services du ministère de la Santé en ont été mis au courant.
Dès le 5 mais, une équipe d’inspection a entamé une enquête et dès le 10 du même mois, un premier rapport a été remis, a le ministre. Depuis, d’autres rapports sont parvenus suite à des inspections menées suite à de nouvelles informations en provenance de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM).
Au fur et à mesure que les inspections avancent, plus on s’aperçoit que le nombre de cas prend de l’ampleur. Des cas qui s’avèrent encore plus anciens remontant jusqu’à 2013 !
Un document existe et comporte les noms des cliniques incriminées et le nombre de médecins impliqués dont un seul appartient à la santé publique qui va passer devant le conseil de discipline alors que les dossiers des praticiens de libre pratique ont été transmis au Conseil de l’Ordre des médecins qui prendra les sanctions qui s’imposent.
Quant aux premières mesures prises par le département de la santé, le ministre indique qu’elles varient entre le blâme pour les cliniques où les cas enregistrés sont entre 1 et 2. Pour celles où les sont compris entre 2 et 5, ce sera la fermeture pour une durée d’un mois alors que pour celles où les cas dépassent les cinq, ce sera la fermeture pour trois mois.
Et à ceux qui critiquent la faiblesse des sanctions, M El Aïdi rétorque que c’est le maximum autorisé par la loi rn vigueur, à savoir l’arrêté 793 en date de 1998, tout en assurant qu’il a réclamé le changement de ces lois et qu’il a déposé une plainte au ministère public pour instruire cette affaire et que les présumés coupables passent devant les tribunaux.
D’autre part, une commission d’experts, présidée par le Pr Sami Mourali, chef de service de cardiologie à l’hôpital de la Rabta, a été chargée d’élaborer une étude détaillée et de présenter ses propositions et recommandations concernant l’affaire dans sa globalité.
A noter que dans l’une de ces cliniques pas moins de 55 cas y on été enregistrés et 18 médecins impliqués. D’autres comptent jusqu’à 19 et 16 cas et de 4 à 6 praticiens.
Volet médical pur, le Pr Mourali précise que la pose de ces stents périmés peut engendrer des risques pour les patients notamment lors de la période suivant immédiatement l’opération. Mais plus le temps passe, plus le risque devint très minime.
Pour les malades touchés par ces stents, le Pr Mourali a indiqué qu’ils sont en train d’être convoqués, en coordination avec les services de la CNAM et le Centre de suivi au service de cardiologie de la Rabta, sachant qu’ils bénéficieront d’un suivi de 24 mois. Il a ajouté que s’agissant d’un « délit médical inédit, le traitement s’avère plus délicat et plus compliqué que prévu. Et de conclure que le phénomène est stoppé depuis avril 2016 alors que le dossier se trouve entre les mains de la justice et même chez l’Instance de lutte contre la corruption.
A noter que le ministre et ses adjoints ont tenu à mettre en exergue le haut degré de compétence du staff médical tunisien dont la réputation et le rayonnement ne sont plus à démontrer à l’échelle internationale.
Noureddine HLAOUI
Votre commentaire