Tunisie: "La plaisance, un produit et une industrie"

Le tourisme de plaisance existe en Tunisie mais sa promotion demeure insuffisante vu les problèmes auxquels il est confronté et ce, en dépit des avantages dont dispose la Tunisie (positionnement, main-d'oeuvre…), ont souligné les intervenants au cours d'un séminaire sur "la plaisance : un produit et une industrie", organisé, jeudi, à Tunis, à l'initiative du magazine "Tourisme Info".

Parmi les contraintes auxquelles cette activité fait face l'inexistence de lois régissant l'activité de location de bateaux, sachant qu'un bateau ne peut être conduit que par son propriétaire, l'absence totale de formation de skippeurs (capitaine d'un yacht de courses-croisières), de moniteurs et de plombiers marins, outre l'inexistence du permis bateau, a notamment relevé Hédi Gharbi, vice-président de la chambre syndicale des industries nautiques, relevant de l'UTICA (union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat).

Il a, par ailleurs, déploré la lenteur des visites techniques, la complexité des procédures d'entrée aux ports et le nombre élevé des taxes imposées aux bateaux de plaisance.

Pour pallier ces difficultés, M. Gharbi a recommandé d'intégrer les spécialités citées précédemment dans les écoles de pêche, de créer une école de permis bateau et d'éliminer les procédures d'accès aux ports tunisiens.

Après avoir souligné la reprise progressive enregistrée au niveau du secteur du tourisme, depuis le début de l'année 2012, Elyes Fakhfakh, ministre du Tourisme, a rappelé que la Tunisie dispose de 6 ports et que 2 autres sont en cours de construction à Gammarth et Bizerte. Toutefois, a-t-il dit, des retards existent en matière d'industrie et de maintenance, en dépit de la main-d'oeuvre qualifiée, notamment les diplômés de la marine marchande, entravant ainsi la création d'emplois et l'augmentation des recettes.

Il a fait savoir que le ministère du Tourisme et l'Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) oeuvrent, en collaboration avec une association active dans cette filière, à définir une vision du segment de la plaisance, s'inspirant, pour ce faire, des expériences réussies des autres pays en la matière, dont la Turquie.

Les ports tunisiens qui disposent de 2200 anneaux, ont enregistré, en 2011, l'entrée de 2000 navires et la réalisation de 510.000 nuitées, a ajouté le ministre.

La stratégie élaborée relative au secteur du tourisme, élaborée, à l'horizon de 2017, vise la diversification des produits à travers l'identification de 10 produits majeurs existant d'ores et déjà mais devant prochainement bénéficier d'une stratégie et d'un budget spécifiques propre à chacun d'entre eux.

Parmi ces produits, il a évoqué, essentiellement, l'écotourisme, les tourismes de congrès, culturel, sportif, du golf, de bien-être et de celui de plaisance.

Au sujet de la promotion de ce segment, Farid El Fetni, Directeur central de la promotion à l'ONTT, a affirmé que la promotion du tourisme de plaisance est encore faible car les actions y afférant concernent seulement la participation aux salons et la publication de dépliants, en plus de la publicité de bouche à oreille parmi les plaisanciers.

Il a annoncé, dans ce cadre, que l'ONTT est entrain d'élaborer un plan de promotion des activités du tourisme nautique et mettra en place, à partir de septembre 2012, une cellule qui serait chargée du lancement d'actions promotionnelles du tourisme de plaisance ciblant de nouveaux marchés.

Cette année, l'ONTT a attribué un budget spécial à la promotion de ce segment (350.000 dinars), lequel sera augmenté dans le cadre du budget de 2013, a-t-il conclu.

Source : TAP