Tunisie: L'école des pauvres

Tunisie: L'école des pauvres

Aujourd’hui, c’est la rentrée des classes. Plus de 2 millions 300 mille élèves de tout âge s’apprêtent à retrouver, ce vendredi 15 Septembre, les bancs de l’école. Ils seront encadrés par près de 156.234, répartis sur 6.139 établissements, entre primaire et secondaire.

A chaque rentrée on parle d’une réforme de l’éducation. Puis rien. En fait, les maux de l’école ne datent pas d’aujourd’hui, même s’ils se sont accentués au cours des dernières années. On dirait qu’un plan sournois a été établi pour détruite l’école publique et abrutir nos enfants.

Notre système éducatif s’est avéré, au fil des ans, un système inégalitaire. La scolarisation massive n’a pas suffi à réduire les inégalités avec les régions.

Le démarrage ce vendredi de la consultation nationale sur l’éducation qui devrait aboutir à une grande réforme de notre système éducatif, selon le président de la République, pourrait-elle apporter les remèdes nécessaires à l’école tunisienne ?

Aussi, faudrait-il rappeler que les trois réformes initiées depuis l’indépendance (1958, 1991 et 2002) ont donné des résultats parfois mitigés. Inutile de rappeler les remèdes thérapeutiques qui ont, jusque-là, été appliqués, mais qui n’ont fait qu’empirer la situation et les improvisations qui n’ont fait que pourrir le climat autour de l’école. L’école tunisienne est devenue comme un laboratoire et les élèves des cobayes sur qui on a réalisé plusieurs expériences sans succès. On ne change pas l’école à la pièce pour « satisfaire les geignards du moment », car cela pourrait la faire dévier de sa mission principale « d’instruire, de socialiser et de qualifier ».

En Tunisie, l'éducation est un vrai serpent de mer. Tous les ministres qui se sont succédé à la tête du ministère ont annoncé des projets de réforme, allumant les feux chez les syndicats qui, même s’ils se déclarent pour une révision du système éducatif, ne parlent pas le même langage que le ministère. D’où ce blocage fortement préjudiciable. Entre-temps, l’école s’enfonce dans la crise et n’accueille plus que les enfants pauvres. Elle ne fonctionne plus comme ascenseur social. Et c’est toute la société qui s’en ressent.

B.O

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