Un monde sans travail des enfants est possible
Depuis plus de dix ans, le travail des enfants est reconnu comme une question essentielle des droits de l’homme au travail, aux côtés de la liberté syndicale, du droit à la négociation collective, de l’abolition du travail forcé, de la non-discrimination dans l’emploi et la profession. Cependant, malgré le vaste mouvement de réforme sociale qui s’est développé autour de cette question, il demeure plus de 168 millions d’enfants de 5 à 14 ans travaillent, soit 1 enfant sur 6 dans le monde , dont au moins 85 millions, chiffre alarmant, sont soumis aux pires formes de travail.
L’Organisation internationale du Travail (OIT) est à l'origine de la Journée mondiale contre le travail des enfants fêtée le 12 juin de chaque année, initiative lancée en 2002 pour mettre en lumière les nombreux abus subis par les enfants au travail. Son objectif est d’aider à créer et à maintenir le mouvement mondial contre le travail des enfants. Avec
Le travail des enfants existe dans toutes les régions, et certaines sont particulièrement touchées : en Asie du Sud on compte 44 millions d’enfants qui travaillent et en Afrique Subsaharienne, près d’un enfant sur trois.
La pauvreté, principale cause du travail des enfants Les facteurs du travail des enfants sont nombreux : pauvreté, instabilité politique, chômage, absence de couverture sociale, inégalité des genres, discriminations, manque d’éducation de qualité, situations de crise ou encore migrations. Dans ces contextes, les enfants sont particulièrement vulnérables et se retrouvent contraints de travailler pour survivre et aider leur famille.
La majeure partie du travail des enfants : l’agriculture Toujours victimes du travail des enfants, toutes les chaînes de production, de l’agriculture à l’industrie, des services à la construction, courent le risque d'employer des enfants. A l’échelle mondiale, les enfants travaillent en majorité dans le secteur agricole. Ce secteur emploie 98 millions de petites filles et de petits garçons âgés entre 5 et 14 ans, ce qui représente 59 % de tous les enfants qui travaillent dans le monde. Ces enfants contribuent à produire la nourriture et les boissons que nous consommons tous : céréales, cacao, café, fruits, sucre, huile de palme, riz, thé, légumes, élevage d’animaux, etc.
Des enfants privés d’avenir Le travail abusif a des conséquences désastreuses sur l’enfant. Non seulement, il est privé d’une éducation qui lui permettrait de sortir de la pauvreté, mais de plus il en ressortira avec des séquelles physiques et psychologiques qu’il gardera à vie ;
Comment lutter contre le travail infantile Pour lutter efficacement contre le travail des enfants, il faut :
- Rendre l'école gratuite La scolarisation est le moyen le plus sûr de lutter contre le travail des enfants. Un enfant qui va à l'école est un enfant qui sort de la pauvreté. Devenu adulte, il pourra avoir un travail avec un bon salaire, et à son tour, envoyer ses enfants à l'école. Pour que ce soit possible, chaque pays doit s'engager à rendre la scolarisation obligatoire et à offrir de bonnes écoles gratuites à ces enfants.
- Sensibiliser les entreprises Dans certains pays, surtout en Asie (Chine, Inde, Bangladesh…), il est courant de trouver des enfants qui travaillent dans des entreprises. Ce sont souvent des emplois difficiles (du travail à la chaîne en usine) et mal payés. L'une des solutions pour lutter contre cette forme de travail est d'expliquer aux chefs des entreprises qui embauchent des enfants pourquoi il ne faut pas le faire. C'est l'une des actions menée par l'IPEC (programme international pour l'abolition du travail des enfants), qui agit dans 88 pays.
- Surveiller les lieux où les enfants travaillent C'est un moyen de repérer les enfants qui travaillent et de les aider à changer de vie, à aller à l'école… C'est aussi une manière de lutter contre l'exploitation des enfants, de s'assurer que ceux qui travaillent le font dans de bonnes conditions : pas de travail dangereux, une paie correcte, un nombre normal d'heures…
- Éviter d'acheter des produits fabriqués par des enfants C'est une action qui nous concerne, nous, les consommateurs des pays riches. Bien sûr, il n'est pas facile de savoir si un objet ou un vêtement a été fabriqué par un enfant. Mais quelques indices peuvent nous mettre sur la voie : le produit est bon marché, et l'étiquette indique « Fabriqué en Chine (ou en Inde, au Bangladesh, au Népal…) ». Il y a alors de grandes chances pour que ce produit ait été fabriqué soit par un enfant...
Les solutions appartiennent aux gouvernements pour ce qui est des choix politiques et des arbitrages budgétaires. La crise économique mondiale actuelle ne saurait servir de prétexte pour abandonner nos priorités. Un monde sans travail des enfants est possible.
Abdessatar Klai 12/06/2016
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