Un passeur tunisien condamné à 18 ans de prison en Italie
Dans la nuit du 3 octobre 2013, un navire parti de Libye avec plus de 500 migrants à bord a pris feu et fait naufrage tout près de Lampedusa, l'île italienne la plus proche des côtes africaines, et 366 corps avaient été repêchés dans les cales de l'épave.
Les survivants, pour la plupart Erythréens, avaient pointé du doigt Khaled Bensalem, un Tunisien aujourd'hui âgé de 36 ans, comme étant l'un des passeurs «blancs». Ce dernier a reconnu avoir allumé un feu sur le pont pour tenter de signaler la présence du bateau, en difficulté tout près des côtes, provoquant l'incendie et le naufrage.
«Je suis un passeur, c'est vrai. Ce qui est arrivé est de ma faute. Mais pas seulement de ma faute», avait-il déclaré lors d'un entretien en prison avec une chaîne de télévision en juin 2014, insistant sur l'indifférence de deux bateaux de pêcheurs qui avaient croisé le bateau avant le drame.
«Pour me faire repérer par les autres bateaux, j'ai pris ma chemise et je l'ai plongée dans l'essence. J'y ai mis le feu et je me suis brûlé. J'ai pris peur, tous les autres ont pris peur et le bateau s'est retourné», avait-il expliqué.
Le parquet avait requis 20 ans de prison contre M. Bensalem, qui a bénéficié d'une procédure accélérée lui permettant de réduire d'un tiers la durée de sa peine, évaluée à 27 ans par le juge et donc fixée à 18 ans, a expliqué la presse italienne.(Afp)
Photo: épave du bateau où l'on aperçoit un couple encore enlacé au fond de l'océan