23e Sommet de l’U.A.: La délégation israélienne persona non grata
Dans sa ferme volonté d’intégrer l’Union Africaine et de tisser des liens solides avec le continent, une délégation israélienne s’est rendue à Malabo pour assister au 23e Sommet de l’organisation panafricaine tenu le 26 juin.
Cette détermination de l’Etat hébreu a été freinée par le Président mauritanien, président en exercice de l’U.A, M.Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a opposé un non catégorique à la présence israélienne aux travaux.
Les Israéliens venus en qualité d’observateurs ont été priés de quitter le centre de conférence. Par solidarité, les différentes délégations africaines ont soutenu le Chef d’Etat mauritanien dans sa décision.
Selon des observateurs, l’Afrique vient par là d’affirmer sa souveraineté en refusant d’exécuter les décisions occidentales. Il faudra la concrétiser sur les dimensions politiques, économiques et financières pour rassurer, estiment-t-ils.
L’Afrique qui a souffert des frasques de la colonisation, condamne le colonialisme dans son texte fondateur et par empathie, ne pouvait admettre Tel-Aviv dans ce forum.
Offensive diplomatique Israélienne en Afrique
Cette décision d’intégrer l’Union Africaine intervient après la visite début juin, du Ministre des Affaires Etrangères hébreu, M. Liberman au Rwanda, en Côte d’ivoire, au Ghana, en Ethiopie et au Kénya, accompagné des députés Simon Solomon (président du lobby africain à la Knesset), Merav Michaeli et Pnina Tamano-Shata, et d’une délégation comprenant une cinquantaine de représentants d’entreprises israéliennes. Le pays compte renforcer ses relations économiques avec le continent et promouvoir son intégration avec cette partie du monde.
Le Ministre israélien a rapporté que l’Afrique revêt une importance stratégique. " L’Afrique est un objectif important de la politique étrangère d’Israël et nous allons déployer des efforts politiques pour qu’Israël soit admis au cours de cette année comme observateur au sein de l’Union africaine (UA) ", a déclaré M. Liberman.
Il a précisé qu’" il y a de nombreux domaines dans lesquels Israël peut aider au développement: l’agriculture, la gestion de l’eau, la médecine et la lutte contre le terrorisme ".
L’on se rappellera que la relation était florissante entre l’Afrique et l’Israël après les indépendances, quasi inexistante ensuite, et semble s’intensifier actuellement pour des intérêts économiques et stratégiques. Par cette démarche, beaucoup d’analystes jugent que l'Etat hébreu veut contrer le rapprochement Afrique/Iran.
Pour l’heure, sur les 54 pays que compte le continent, 39 pays entretiennent des liens diplomatiques avec Tel-Aviv.
Fleury-Venance Agou