Ayachi Ajroudi : «  Je suis un citoyen français, quand j’entends la Marseillaise je pleure » !

Ayachi Ajroudi : «  Je suis un citoyen français, quand j’entends la Marseillaise je pleure » !

Depuis l’annonce du rachat de l’Olympique de Marseille, le nom d’Ayachi Ajroudi revient sans cesse dans les médias français notamment.

Dans un entretien publié dans le journal le Figaro de ce vendredi 10 Juillet 2020, Ajroudi déclare « Je suis avant tout un citoyen français qui aime ce pays et qui veut contribuer à son rayonnement. Quand j’entends la Marseillaise, je pleure »

Extraits :

«    Chapeau de cow-boy beige sur la tête et veste en cuir marron, Mohamed Ayachi Ajroudi, installé dans un salon cossu de l’hôtel George-V, n’a qu’une idée en tête : racheter l’OM. L’homme d’affaires franco-tunisien, accompagné de sa femme, de l’un de ses fils et de Mourad Boudjellal, a pris le temps d’exposer son projet au Figaro. Sans langue de bois et avec vigueur. Organigramme de la future structure du club en main (« Je ne vous le montre pas trop de près, sinon vous verrez tout »), celui qui se définit comme « bâtisseur » évoque les négociations avec le clan McCourt, les futurs investisseurs et son ambition ultime pour Marseille : remporter la Ligue des champions. Entretien.

 LE FIGARO. - Le grand public ne vous connaît pas. Qui êtes-vous M. Ajroudi ?

Mohamed AYACHI AJROUDI. - Je suis avant tout un citoyen français qui aime ce pays et qui veut contribuer à son rayonnement. Quand j’entends la Marseillaise, je pleure. J’aime le foot, la vie et la tolérance. Toute ma vie, j’ai été un bâtisseur. Je suis arrivé en France à 14 ans où j’ai fait mes études et j’ai commencé à naviguer. J’ai lancé ma petite entreprise dans le Nord-Pas-de-Calais. J’ai commencé à fabriquer des attaches pour les barges pour Elf Aquitaine. C’est alors bien parti pour moi. Lancer des chantiers, c’est un plaisir pour moi. J’y sens le ciment, l’acier, c’est là où je me suis fait. Depuis j’essaie toujours de faire des grands chantiers, des grands projets.

 Votre projet de reprise de l’OM est un sacré chantier…

 (Il sourit.) C’est un projet autour des 500 millions d’habitants de la Méditerranée et de ses 350 millions de visiteurs. Je vois l’Olympique de Marseille comme une locomotive pour réaliser un rêve autour de la tolérance et de la jeunesse en Méditerranée. Les politiciens, avec tout le respect que j’ai pour eux, ne sont pas parvenus à le faire, nous, nous essayons de le faire par le sport.

 Pourquoi vous lancer dans ce projet de rachat ?

 Je veux le faire pour le plaisir de le faire, avec des amis. On veut faire un bon tour de table, avec des professionnels, des gens qui connaissent la région. Je serais incapable de le faire seul. Ce n’est pas tout de trouver les financiers, il faut trouver les hommes aussi sur le terrain comme Mourad (Boudjellal) qui a bien réussi avec Toulon en partant de rien. Pour le sportif, j’ai opté pour lui. Il sera le président de l’Olympique de Marseille. Il y aura d’autres spécialistes que vous allez découvrir. Des gens qui ont toujours été dans l’OM, le foot, le sport, des noms connus, certains très connus. Nous ne sommes pas partis à l’aventure. L’équipe est prête à travailler dès demain. L’organigramme est là.

 Où en est votre offre de rachat du club ?

 Le vendeur dit qu’il ne veut pas vendre et l’acheteur veut acheter le moins cher possible. Le prix en face doit être celui de l’acheteur, pas celui du vendeur.

Seriez-vous l’actionnaire majoritaire en cas de rachat ?

 Tout dépend du prix final. Je serai actionnaire mais c’est un tour de table équilibré. C’est le prix qui définit le tour de table et les pourcentages. Mais je peux vous assurer que la liste des gens qui veulent participer est longue. Beaucoup de gens sont intéressés. Vous le découvrirez le temps voulu. Il y a eu des choses négatives dans la presse sur ma personne. Certains m’ont attaqué moi et ma famille, je ne parle pas de la presse noble. On nous a menacés en nous demandant de l’argent. Qu’on dise que je suis capable ou pas de racheter l’OM, ce n’est pas un problème. Mais de là à rendre public le numéro de mes enfants et de ma femme. Non.

Mais nous serons là pour faire face.

 Êtes-vous un vrai fan de football ?

 Quels sont vos modèles ? Oui, j’adore ça. J’aime le côté noble du sport. J’aime la discipline allemande, notamment celle du Bayern Munich. J’apprécie la grinta du Barça. Et un joueur que je n’oublierai jamais, c’est Cristiano Ronaldo. J’aime le respect et la discipline. Il incarne cela.

L’entretien est réalisé dans un établissement prestigieux, détenu par Al-Walid ben Talal (prince saoudien). Est-il investi dans ce projet ?

 (Ferme.) Ni de près, ni de loin. C’est un projet méditerranéen. Il y a des entreprises saoudiennes, émiraties et une israélienne, mais pas lui. C’est un tour de table de bonne volonté, bien construit. C’est une première victoire d’avoir réuni toutes ces personnes.

Quelle est votre feuille de route dans les jours à venir ?

 Il faut laisser le temps. On n’est pas pressé. Quand Monsieur McCourt sera prêt, on sera là. S’il nous dit demain, on sera là. On ne veut pas lui créer de problème. Il faut faire une offre et on travaille en direct. On espère que ce sera (la vente) fait le plus vite possible. Tout va dépendre de lui et du moment où il décide de terminer. Ils veulent vendre au prix qu’ils souhaitent, mais on veut acheter au moins cher. Quand il est rentré (à l’OM), il a mis 45 millions d’euros. Louis-Dreyfus a mis 350 M€ dans le club et en a récupéré 45 (il tape du poing sur la table).

 La médiatisation de l’affaire a-t-elle ralenti la vente ?

L’affaire n’a pas capoté mais cela a mis en avant un prix dont nous ne parlons pas. C’est quoi ces 700 millions d’euros ? La banque Rothschild ? Ce n’est pas notre programme. Entre ce que McCourt dit et la réalité, il y a tout un monde. Mais il ne faut jamais braquer quelqu’un. Un vendeur qui veut vendre, ça veut dire, avec tout mon respect, qu’il a joué et que c’est fini. Il faut le laisser sortir par la grande porte. Calmons-nous.

 Êtes-vous optimiste ?

 Oui, je ne serais pas là sinon. Je me bats pour récupérer l’OM, qui sera présidé par Mourad Boudjellal (qui l’interrompt) « Il faut que Monsieur McCourt comprenne que le bon moment est venu pour vendre. »

 Pourquoi avoir choisi Mourad Boudjellal en tant que futur président ?

 Regardez ce qu’il a fait à Toulon. Il est parti de zéro, a recruté les meilleures stars et a atteint son objectif. C’est ce qu’on veut faire à Marseille. Vous allez découvrir l’équipe autour, de l’entraîneur au dernier. Ce sont tous des enfants de France. Des joueurs à l’entraîneur. Je vous laisse comprendre… Vous avez un nom d’entraîneur en tête… Bien sûr. Celui en place est très bon (Villas-Boas), mais qu’est-ce qui serait mieux que d’amener l’enfant du pays ?

 Vous pensez à Zinedine Zidane ?

(Il sourit.) C’est l’avenir qui nous le dira. ■

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