Classement mondial des ports 2024: le port de Rades relégué à la 251ᵉ place

Classement mondial des ports 2024: le port de Rades relégué à la 251ᵉ place

Le dernier indice mondial de performance des ports à conteneurs (CPPI 2024), publié par la Banque mondiale et S&P Global, confirme la suprématie des plateformes asiatiques, largement dominées par la Chine. Sur le continent africain, l’Égypte et le Maroc s’imposent comme des acteurs de premier plan, tandis que le port tunisien de Radès peine à suivre le rythme.

La Chine en tête du classement mondial

Comme lors des éditions précédentes, les ports chinois s’accaparent les premières places du classement. Yangshan, Ningbo et Guangzhou illustrent l’efficacité logistique et technologique de l’empire du Milieu, qui a investi massivement dans la modernisation de ses infrastructures portuaires pour consolider son rôle de plaque tournante du commerce mondial.

L’Afrique du Nord parmi les meilleurs élèves

En Afrique, deux ports s’imposent désormais dans le top 5 mondial : Port-Saïd (Égypte), qui se hisse à la 3ᵉ place, et Tanger Med (Maroc), 5ᵉ mondial. Ces performances confirment la stratégie ambitieuse menée par ces deux pays, combinant attractivité logistique, partenariats internationaux et capacité d’adaptation aux exigences du commerce maritime moderne.

Derrière ces leaders, Dakar (Sénégal) progresse spectaculairement, atteignant la 108ᵉ place mondiale et devenant le meilleur port d’Afrique subsaharienne.

Radès, symbole d’un retard tunisien

Le contraste est frappant avec la Tunisie, où le port de Radès se trouve à la 251ᵉ place mondiale sur 408 ports classés. Premier port à conteneurs du pays, concentrant plus de 80 % du trafic national, Radès souffre de lenteurs administratives, de procédures peu digitalisées et de congestion récurrente.

Alors que ses voisins marocains et égyptiens s’affirment comme des hubs mondiaux, Radès apparaît comme un maillon faible de la Méditerranée. Cette contre-performance freine la compétitivité des exportations tunisiennes et dissuade de nombreux investisseurs.

Le CPPI 2024 met en évidence un écart qui se creuse dangereusement : pendant que la Chine assoit sa domination et que l’Égypte et le Maroc confirment leur rang de champions africains, la Tunisie s’enlise avec un port de Radès en perte de vitesse. Or, dans une économie de plus en plus mondialisée, où la fluidité logistique détermine la compétitivité, ce retard n’est plus une simple faiblesse technique : il constitue une menace stratégique. Sans une réforme radicale de ses infrastructures et de sa gouvernance portuaire, la Tunisie risque de voir son commerce extérieur s’étouffer et de rester à quai, spectatrice d’une course maritime qu’elle ne peut plus se permettre de perdre.

Le port en eaux profondes se fait toujours attendre

Le projet du port en eaux profondes d’Enfidha, qui se fait toujours attendre, représente un chantier majeur de transport et de logistique. Conçu pour devenir un carrefour commercial international grâce à sa position stratégique en Méditerranée, ce port devrait moderniser les infrastructures tunisiennes, favoriser la croissance économique, créer des emplois et renforcer le rôle de la Tunisie comme plateforme logistique mondiale. Mais tant que sa mise en œuvre reste suspendue, le pays continue de souffrir d’un déficit de compétitivité et de fluidité dans ses échanges maritimes.

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