Doper la croissance dans les régions prioritaires

L'évolution de l'investissement global en 2007 (+12,9 %) et l'afflux croissant des investissements directs étrangers

dans les régions, ont créé une demande sans cesse croissante pour les zones industrielles. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les décisions prises lors du conseil ministériel présidé par le chef de l'Etat, le 3 juillet 2008, visant la promotion de l'investissement.

C'est ainsi que des réserves foncières seront créées sur 3 mille hectares à court terme et 6 mille hectares à moyen terme.

M. Kacem Borgi, directeur général du commissariat général au développement régional (CGDR), relevant du ministère du Développement et de la Coopération internationale, a indiqué, dans un entretien à l'agence TAP, que les investisseurs étrangers réclament non seulement des zones industrielles aménagées, mais des locaux industriels bâtis, d'ou la décision d'élaborer un programme intégral pour la construction de locaux industriels au profit de chaque gouvernorat prioritaire.

Mise en place de programmes de développement intégré au bénéfice de 50 délégations prioritaires

La réalisation de complexes industriels et technologiques constitue une mesure très importante, a-t-il affirmé, étant donné qu'ils intégreront quatre espaces pour l'administration et les services, la technologie (télétravail et centre d'appel), des locaux industriels et un village de métiers.

Ces complexes constitueront le prolongement des pôles technologiques et seront dédiés surtout aux projets à haute valeur ajoutée dans le cadre de la stratégie de l'Etat visant l'emploi des diplômés du supérieur.

Des programmes de développement intégré de la nouvelle génération ont été, également, décidés, au bénéfice de 50 délégations prioritaires (sur les 264 délégations que compte la Tunisie) pour une enveloppe d'investissement de 500 millions de dinars sur 10 ans. Il s'agit d'améliorer les indicateurs de développement humain dans ces délégations et surtout d'accroître le taux d'emploi des diplômés du supérieur.

L'objectif étant, selon le DG de la CGDR, de créer une dynamique économique locale au sein de ces délégations en valorisant leurs spécificités et leurs avantages préférentiels.

Le commissariat général au développement régional a chargé trois bureaux d'études de l'identification, d'ici la fin du mois de juillet, des délégations prioritaires qui vont bénéficier de ces programmes dans les régions du Nord, du Centre et du Sud.

Valoriser les spécificités et les avantages préférentiels des délégations prioritaires

Les programmes de développement intégré prévoient des projets d'infrastructure de base et d'équipements collectifs (routes, sentiers agricoles, zones industrielles de petites dimensions, électrification, eau potable, villages d'artisans...).

C'est le conseil local de développement dans les délégations qui propose les projets dans les divers secteurs et c'est, ensuite, au conseil régional d'étudier ces propositions et d'évaluer les projets.

Dans une dernière étape, un comité de pilotage au sein du ministère du développement regroupant des représentants de tous les ministères procédera à la sélection finale des projets.

Les projets dans les délégations prioritaires seront ensuite réalisés dans le cadre de contrats programme signés entre le gouverneur et le ministre du développement et de la coopération internationale. Il s'agit de responsabiliser davantage les régions et d'allouer les crédits selon une programmation précise et selon l'avancement des projets.

Le financement des programmes de développement intégré fera l'objet d'une grande réunion des bailleurs de fonds de la Tunisie à la fin de l'année ou au début de l'année 2009.

M. Borgi a relevé que suite à la nouvelle loi sur l'initiative économique, les incitations à l'investissement se répartissent désormais entre trois groupes de régions, celles proches du littoral (primes à l'investissement de 8 pc), régions de l'axe médian (15 pc) et régions prioritaires (25 pc).

Le constat ayant été fait que près de 80 pc des investissements sont concentrés dans les régions côtières et l'axe médian, la loi sur l'initiative économique a permis de relever le plafond de la prime à l'investissement de 750 mille dinars à 1 million de dinars dans les régions prioritaires.

Dynamiser l'investissement dans les régions prioritaires

Pour mieux dynamiser l'investissement dans les régions et les désenclaver, il a été décidé de prolonger l'autoroute Tunis-Medjez El Bab-Oued Zargua jusqu'à Bousalem.

De même qu'a été programmée la liaison par des routes rapides, des villes de Bousalem, Jendouba, le Kef, Bouarada, El Fahs et Kairouan.

Par ailleurs, des pôles technologiques vont être réalisés à Jendouba, Gafsa et Médenine. L'ensemble de cette dynamique a permis d'attirer de grands groupes dans les régions de l'intérieur, tels que le projet Draexlmaier à Siliana (70 MD), celui allemand Kromberg & Schubert (électricité) dans le gouvernorat de Béja (35 MD), le projet italien ''Hannibal Apparel'' (textile, 11 MD) et Tunisie Packaging (industries diverses, 11,9 MD) dans le gouvernorat de Zaghouan

Dans l'ensemble, 350 entreprises étrangères sont implantées dans les régions de l'intérieur pour des investissements de l'ordre de 2153 millions 878 mille dinars.

En outre, des contrats programmes vont être signés entre l'Etat, les groupes et les grandes entreprises tunisiennes pour les inciter à investir dans les régions prioritaires, l'objectif étant de créer une profonde dynamique au sein de ces régions appelées à se hisser à un même niveau de croissance que les régions côtières, pour que s'inverse le flux des demandeurs d'emploi et pourquoi pas, revienne vers ces régions.


T.A.P