Il y a 51 ans disparaissait Taïeb Méhiri, le premier ministre de l’Intérieur de l’indépendance
Le 29 juin 1965, la Tunisie perd un de ses plus vaillants enfants. Taïeb Mehiri, premier ministre de l’Intérieur de la Tunisie indépendante disparait alors qu’il n’a pas atteint sa 41ème année.
Né le 25 juillet 1924, Taieb Mehiri n’était pas simplement un homme politique tunisien. C’était un homme orchestre, un combattant inlassable pour l’indépendance de son pays, un des édificateurs de la Tunisie indépendante et républicaine. Organisateur-né, doté d’un caractère trempé, travailleur acharné, il a eu la lourde tâche de tunisifier les services de sécurité, créer de toutes pièces la Garde nationale, un corps paramilitaire qui fait la fierté de la nation et mettre en place une administration régionale qui a été la pierre angulaire de l’Etat tunisien moderne. Ce fut une période glorieuse où tout était à créer. Dans un ministère de la plus haute importance, il a laissé des empreintes indélébiles. Ce n’était pas facile tant les défis étaient pressants et nombreux. Il a eu à affronter les résidus de la sédition yousséfiste, de même que la tentative de coup d’état de 1962 qui aurait pu entraîner le pays dans le cercle infernal de la violence.
Issu d'une famille de la bourgeoise tunisoise, il étudie tout d'abord au Collège Sadiki, le creuset du nationalisme tunisien. Ayant perdu son père très jeune, il est pris en charge par son grand-père. Son lointain aïeul arrivé du Yémen au 18ème siècle était un négociant en huile qui s'est installé à Djerba
Dans son jeune âge, Taïeb Mehiri qui habitait à Bab Lakwès dans le quartier populaire de Bab Souika, a appartenu à l’équipe de football de l’Espérance Sportive de Tunis.
Il fait ses études de Droit à Paris. Après quoi, il s’inscrit au Barreau comme avocat. En 1951, à 27 ans à peine il est élu au poste envié de secrétaire général de la fédération du Néo-Destour de Tunis. Cela lui vaut d’être emprisonné de mai à décembre 1952, d'abord à Zaarour puis à Tataouine. Organisateur-né, il est placé d’abord à la direction du bureau administratif et des finances du Néo-Detour avant de devenir, au lendemain du Congrès de Sfax en novembre 1955 directeur du parti.
Élu en 1956 comme membre de l’assemblée nationale constituante, représentant la circonscription de Nabeul-Soliman, il est nommé dans la foulée le 15 avril 1956 c'est-à-dire à 32 ans ministre de l’Intérieur, le premier de la Tunisie indépendante. Il est le seul à conserver son poste pendant neuf ans, jusqu'à sa mort le 29 juin 1965. Il est jusqu’à aujourd’hui le ministre de l’intérieur qui a duré le plus longtemps à son poste. C’est l’actuel président de la république Béji Caïd Essebsi qui lui succède.
Il est inhumé au Carré des martyrs du cimetière du Jellaz à Tunis.
Raouf Ben Rejeb
Votre commentaire