Le chef de la délégation européenne : le Plan Marshall a une connotation qui renvoie à la Seconde Guerre mondiale

Le chef de la délégation européenne : le Plan Marshall a une connotation qui renvoie à la Seconde Guerre mondiale

 

A la veille de la conférence internationale sur l’investissement, le 29 et 30 novembre et de la visite du président de la République Béji Caid Essebsi à Bruxelles le 1er décembre, l’Union Européenne va-t-elle recadrer sa politique avec la Tunisie ? Et pense-t-elle revoir cette relation de façon globale, que ce soit au niveau politique, financier et stratégique qu’en termes d’appui à la société civile ? A ces deux questions et d’autres, Patrice Bergamini, le nouveau chef de la Délégation de l’UE, répond « absolument ». Dans une grande interview publiée par le journal La Presse du lundi 21 novembre, il développe la nouvelle vision de l’Union concernant ses rapports avec la Tunisie. Il affirme que « le vrai défi du moment est la transition socioéconomique. La réussite de cette transition va permettre de consolider certains aspects de la démocratie voulue et posée par la Constitution de 2014 ». Et puisque « le défi est énorme », il assure que l’Union européenne, n’a pas le choix. « Nous devons accompagner la Tunisie. La démocratie tunisienne est forte, vibrante et jeune par rapport à d’autres démocraties ailleurs. Mais dans ce processus historique, le vrai défi est socioéconomique ».

Le successeur de Laura Baeza, considère que « les réformes, annoncées par le chef du gouvernement, sont celles du moment. Toutefois, ces réformes ont besoin de partenaires, en tête le partenariat stratégique entre la Tunisie et l’Union européenne, qui est unique en Méditerranée ». 

Il a énuméré les engagements pris par l’Union Européenne envers la Tunisie dont la consolidation du « partenariat sera au cœur de la réunion des leaders le mois prochain à Bruxelles entre le président Caïd Essebsi et ses trois homologues de l’Union européenne. Dans cette logique de partenariat, il y a eu également l’annonce du doublement de l’aide européenne pour la Tunisie au moins jusqu’en 2020. Ceci n’est pas neutre dans la période actuelle. Il s’agit d’un engagement pour les quatre prochaines années qui correspondent à mon mandat. Il y a des crédits mis en place à travers les différentes institutions européennes, comme la Banque européenne de I ’investissement (BEI), dont le président sera présent pour la conférence internationale sur l’investissement, la Banque européenne de la reconstruction et du développement (Berd), soit respectivement 800 millions d’euros de crédits et 300 millions d’euros de subventions. Il y a aussi l’assistance macro-financière, s’agissant d’une tranche de 500 millions d’euros. Donc, on arrive en 2017 avec un budget de 1,6 milliard d’euro.
Certes, les défis sont énormes. Mais je pense que la Tunisie est actuellement le seul pays qui a le potentiel de réaliser une croissance positive dans les prochaines années. Nous estimons que la Tunisie a cette force et cette capacité d’aller de l’avant ». 

Patrice Bergamini n’apprécie pas particulièrement cet appel à un « plan Marshall pour la Tunisie », car, selon lui
« le Plan Marshall n’est pas l’expression la plus appropriée parce qu’elle a une connotation qui renvoie à la Seconde Guerre mondiale. L’Union européenne a soutenu financièrement la Tunisie, durant les dernières années, dans un contexte géostratégique et économique très instable. D’ailleurs, tous les pays européens pensent la même chose. Il n’y a pas de divergences ou de nuances à ce niveau. C’est un engagement mis en place depuis 2011, qui fait que l’Union européenne a été le premier pourvoyeur de fonds dans plusieurs volets. 
Cet engagement va devenir massif. Il y a une lisibilité politique avec l’installation du nouveau gouvernement. C’est un signal politique très fort qui a été adressé à Bruxelles et au reste des capitales européennes. Ce qui fait que tout le monde est à bord aux côtés de la Tunisie ». 

Il a précisé que « l’Union européenne sera représentée par le commissaire au voisinage et le président de la Banque Européenne de l’Investissement. Il y aura la signature de plusieurs conventions de financement pour un montant de 300 millions d’euros additionnels. Parmi les programmes de soutien, il y en a trois qui sont bilatéraux alors que les autres seront multi-facettes sur des projets très concrets comme la dépollution ou l’énergie photovoltaïque. Ces conventions seront signées par le Commissaire Hahn et le chef du gouvernement tunisien, le 29 novembre 2016 ».

Lire l’interview de sa source : http://www.lapresse.tn/21112016/123245/notre-engagement-va-devenir-massi...

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