Le courage des députés arabes de la Knesset

Le courage des députés arabes de la Knesset

« La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures. » Noam Chomsky

Le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, a assuré lundi 22 janvier devant le Parlement israélien que l’ambassade américaine en Israël ouvrirait à A Qods avant fin 2019, à la suite de la décision du président Donald Trump de reconnaître la Ville sainte comme la capitale d’Israël.

« En reconnaissant enfin Al Qods comme la capitale d’Israël, les Etats-Unis ont choisi de préférer les faits à la fiction – et ces faits sont la seule fondation possible à une paix juste et durable », a déclaré Pence devant la Knesset.

Voici la synthèse reprise par les grandes agences de presses occidentales et américaine et relayés par journaux et médias français comme le monde sans dire un mot sur ce qui s’est passé dans l’enceinte de l’hémicycle de la Knesset lors du discours de Mike Pence.

Silence radio des médias sur l'expulsion par la force des députés arabes de la Knesset

Dès que Le Vice-Président américain Mike Pence est entré dans la salle du Knesset, 13 députés arabes israéliens ont manifesté en brandissant des affiches avec l'image d'Al Qods et du Dôme du Rocher (La mosquée d'El Qods).

Les députés arabes sont élus par près d'un million et demi-million de citoyens arabes qui vivent depuis 48 en Israël. Ils se font arracher les affiches et se font expulser manu militari par les agents de sécurité israélienne comme des malpropres. L’apartheid pratiqué tous les jours en Israël vis-à-vis des arabes et dans les territoires occupés était là dans cette Knesset lieu de propagande du mensonge qu’Israël est un vrai état démocratique.

L'invité américain aligné sur la politique israélienne a trouvé cette agression indescriptible, cette expulsion musclée de députés élus démocratiquement sous les applaudissements des députés sionistes, comme la confirmation de la bonne santé de la démocratie en Israël. Oublié  l'occupant d’une terre d’un autre peuple et les condamnations internationales de cet état voyou  depuis 1948 par les instances internationales.  Bienvenu au pays de la propagande sioniste…

Quelle propagande et quel mensonge usé à la corde pour vendre cette démocratie d’Israël un modèle de genre pour les autres états de la région. Quelle manipulation des esprits, un affront et une vraie honte à la démocratie et la liberté d'expression plutôt.

En agissant de la sorte, les américains grands alliés d’Israël perdent leur statut de « médiateur honnête dans le processus de paix. Il faut qu’ils sachent que « Jérusalem n’est pas à vendre, ni pour de l’or, ni pour de l’argent » déclarait le Président Mahmoud Abbas lors d’une visite à Paris.

Salutations et félicitations à ces valeureux et courageux députés arabes qui n'ont jamais trahi leur peuple et leur cause nationale, et qui ont bien agi au bon moment et au bon endroit devant un parlement injuste d'un pays colonisateur qui pratique une politique d'apartheid dans les territoires palestiniens occupés et devant un invité représentant d’un État criminel qui est les USA.

La propagande sioniste « Israël un état démocratique » est démasqué

Noam Chomsky définit bien cette propagande sioniste qui a tant duré ces dernières décennies pour vendre Israël « l’état démocratique » au monde en écrivant « La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures. »

Il faut être soit bien sot, soit bien ignorant, soit très malhonnête ou un mélange des trois pour croire encore aux crasses balivernes et grossiers mensonges de la propagande israélienne

Apparemment, personne avant Sand n’avait expliqué à Valls, Taguieff, Macron et consorts que les antisionistes les plus virulents sont souvent… des juifs ultra-orthodoxes, dont des milliers de rabbins qui ne se privent pas de manifester régulièrement en masse afin de réclamer ni plus ni moins le démantèlement pur et simple d’Israël (dans leur cas, sur des bases essentiellement théologiques). Cette simple réalité suffit déjà à mesurer l’absurdité ou, plus probablement, la malhonnêteté consistant à faire de l’antisionisme un synonyme d’antisémitisme en espérant faire taire les critiques, comme cela devient assez courant en France, y compris au plus haut niveau de l’État

Face à cette difficile réalité, Israël et ses soutiens divers et nombreux accusent en général leurs opposants d’antisémitisme – une arme d’intimidation désormais bien émoussée et peu efficace, même si elle a récemment trouvé des nouveaux relais dans des pays comme la France, où l’on entend ses propagandistes bien connus mais aussi des hommes politiques comme Manuel Valls et des intellectuels comme Pierre-André Taguieff déclarer tout de go que tout antisionisme est un antisémitisme. Récemment, même le nouveau président Emmanuel Macron y est allé de ce refrain, suscitant une verte réplique de l’historien israélien post-sioniste Shlomo Sand.

Tout cela ne cadre évidemment pas avec ce que l’on ne cesse de nous marteler jour et nuit sur Israël, « petit-État-démocratique-si-fragile-entouré-de-vilains-ennemis-arabes-qui-veulent-sa-destruction-comme-avant-eux-les-méchants-nazis », et les sempiternels « Rappelez-vous l’Holocauste », « Never Forget ! », etc.

En raison de ce gouffre infranchissable entre propagande et réalité, il n’est donc pas surprenant que malgré les fortunes astronomiques englouties pour redorer son image, Israël reste systématiquement perçu et jugé par les opinions publiques internationales comme un des pires pays au monde, y compris au sein des nations alliées qui lui sont le plus favorables.

«Tout le monde devrait être libre, sans être pour autant accusé d'antisémitisme, de critiquer la gestion par l'actuel gouvernement israélien du problème palestinien. De même chacun a le droit de s'indigner, au nom de principes humanitaires, de l'usage de la violence contre la population civile palestinienne. La preuve en est qu'une partie de la gauche israélienne - même celle qui se définit comme sioniste - exprime la même  opposition témoignant ainsi d'un courage civique comparable à celui des militants français contre la guerre d'Algérie dans les années 1960».  Stéphane Mosès

Aucune paix ne peut se construire sans justice et lutter contre le racisme, c'est aussi affirmer que l’état d'Israël a le droit d'exister, comme le peuple palestinien a tout autant le droit à un État, tout aussi indépendant et viable que celui de son voisin. Il ne peut y avoir de paix avec des colonies; il  ne peut y avoir de paix avec un État nain, sans contrôle des ressources d'eau et de la majeure partie de son territoire; un État morcelé par des centaines de routes et de barrages militaires où il faut 8 heures pour parcourir une distance de 80 kilomètres.

La justice passe par le démantèlement des colonies, l’application du principe du droit au retour des réfugiés, la reconnaissance d’un État Palestinien avec Jérusalem Est comme capitale, la coopération équitable autour des ressources naturelles et surtout de l’eau, la libération des prisonniers politiques palestiniens.

Nous réclamons la relance d'un processus de paix qui passe nécessairement par l'application des résolutions de l'ONU qui sont impunément violées dans l’indifférence générale, par la reconnaissance d'un État Palestinien souverain avec capitale Jérusalem Est voisin de l'État Israélien vivant en sécurité. Cette solution doit être imposée et sa mise en œuvre doit être garantie par la communauté internationale.

La paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens ne pourra que contribuer d'une manière décisive à la détente mondiale, détente indispensable pour construire un nouvel ordre mondial basé sur la paix, la justice sociale et de décolonisation comme fondements d'une réelle mondialisation à visage humain.

A.K

Le lien de la Vidéo : 

https://youtu.be/WQ3JMhOQE84

 

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