L'ONU évacue des migrants et réfugiés africains vers le Niger
Un groupe de 25 migrants originaires d'Erythrée, d'Ethiopie et du Soudan et coincés en Libye ont été évacués vers le Niger, a indiqué l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
15 femmes, six hommes et quatre enfants de nationalités érythréenne, éthiopienne et soudanaise ont été évacués samedi du territoire libyen dans ce qui fut la première opération de ce type.
Dans un communiqué rendu public, l'Envoyé spécial du HCR pour la situation en Méditerranée centrale, Vincent Cochetel, s'est déclaré « heureux d'annoncer » cette évacuation de « réfugiés extrêmement vulnérables ».
Tous ces demandeurs d'asile africains seront « hébergés dans une maison d'hôtes à Niamey jusqu'à ce que leurs demandes de réinstallation soient traitées », a indiqué Cochetel.
Cette opération d'évacuation a été rendue possible par l'accord signé par les gouvernements libyen et nigérien. Une « mesure vitale pour ces réfugiés extrêmement vulnérables » a fait remarquer Cochetel, qui a salué le « geste extraordinaire de solidarité et de coopération entre le Niger et la Libye ».
Après cette première opération, le HCR espère être en mesure d'effectuer plus d'évacuations « dans un proche avenir ». Toutefois elles resteront d'ampleur limitée tant que les engagements en termes de réinstallation resteront insuffisants.
A cet égard, l'agence onusienne a réitéré la demande urgente qu'elle avait formulée en septembre dernier. Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, avait alors plaidé « en faveur de la création de 40.000 places le long des routes menant à la mer Méditerranée centrale ». Il avait demandé à la communauté internationale de s'engager sur ces places de réinstallations supplémentaires pour les réfugiés présents dans 15 pays prioritaires le long de cette route migratoire maritime.
Le HCR reste persuadé que « ces évacuations de réfugiés ne peuvent qu'être une partie d'efforts plus larges de construction de l'asile et de gestion des migrations pour faire face au mouvement complexe des migrants et des réfugiés qui se lancent dans des voyages périlleux à travers le désert du Sahara et la mer Méditerranée ».
« Il est clairement nécessaire de créer davantage de moyens réguliers et sûrs afin de permettre aux réfugiés de trouver la sécurité et la protection internationale, et de s'attaquer aux causes profondes du déplacement des réfugiés », a souligné l'Envoyé spécial du HCR.
Selon un dernier bilan de l'ONU, plus de 152.341 migrants sont arrivés en Europe (114.250 en Italie, 24.739 en Grèce et 12.420 en Espagne) par la Méditerranée cette année et près de 2.992 d'entre eux sont morts ou portés disparus lors de cette périlleuse traversée en mer.
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