Macron : si la Tunisie échoue, la dérive autoritaire sera de retour
« La Tunisie et la France ont une histoire commune parfois tumultueuse, c’est pourquoi nos destins sont liés, d’où ma conviction que si la Tunisie gagne ses défis, la France sera gagnante, et si elle échoue nous échouerons », c’est en substance ce qu’a dit le président français, Emmanuel Macron dans l’interview qu’il a accordée, jeudi soir au dernier jour de sa visite d’Etat en Tunisie à Myriam Belkadhi sur el-Hiwar Ettounsi lorsqu’elle lui a demandé pourquoi il estime que l’avenir de la Tunisie lui importe.
« Si vous échouez, la Constitution consensuelle sera bousculée, la dérive autoritaire sera de retour ce qui va amener des hommes et des femmes de se rebeller ou de partir, ce n’est pas dans l’intérêt de la Tunisie, ce n’est pas dans l’intérêt de la France. »
Ce fut ensuite pour lui l’occasion d’exposer avec une remarquable connaissance des difficultés de la Tunisie, et une parfaite maitrise du dossier de la coopération bilatérale, les grandes lignes des accords pris à l’occasion de cette visite pour répondre aux soucis de la jeunesse tunisienne, notamment en matière d’emploi, de formation et d’éducation s’étalant particulièrement sur le projet d’université tuniso-française en faveur de l’Afrique et de la Méditerranée.
Répondant à une question de Myriam Belkadhi, le président français a abordé la question de l’Islam politique en France, déclarant : « d’abord j’écoute avec humilité tout ce qui concerne ce sujet. L’expérience tunisienne est très inspirante sur ce point. Je pense qu’en France, il faut restructurer le sujet et dépassionner le débat. Il faut éduquer les jeunes conformément aux valeurs de la République ».
Macron a affirmé que ce qui s’est passé en Tunisie depuis sept ans ne fait que renforcer les relations bilatérales entre la France et la Tunisie. « Au-delà de nos relations séculaires avec la Tunisie, les valeurs développées depuis la révolution sont les mêmes valeurs défendues par la France, la démocratie, la liberté de la conscience, la place de la femme. Tout cela fait que nos destins soient liés », a-t-il dit.
Par ailleurs, il a indiqué que « la France est le premier partenaire économique de la Tunisie. Cependant, les conventions signées constituent juste le cadre économique. Le développement économique de la Tunisie ne pourra se concrétiser qu’à travers l’action gouvernementale, notamment, la lutte contre la corruption et l’amélioration du climat d’investissement ».
S’adressant aux jeunes Tunisiens, il a assuré que l’autre côté de la méditerranée n’a jamais été sans difficultés. « Les jeunes doivent, d’abord, définir leurs projets de vie. Obtenir un visa représente des fois le graal pour certains, or la France n’est pas le Nirvana », a-t-il affirmé.
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