Mourou a-t-il fait vraiment le choix entre la prédication et l’action politique
Abdelfattah Mourou est premier vice-président de l’Assemblée des représentants du Peuple, poste qu’il a acquis en sa qualité de représentant d’Ennahdha. A ce titre, il est un responsable politique de premier plan. Ce qui est incontestable. Mais alors au lendemain du Congrès du parti islamiste qui a décidé de séparer la prédication religieuse (da3aoui) de l’action politique que fait-il ce lundi à Doha où il était parmi les invités à un déjeuner d’Iftar offert par l’Emir de Qatar, Tamim Ben Hamad al-Thani « en l’honneur de leurs les Ulémas, les Cadis, les Cheikhs et les hommes de religion » selon la dépêche de QNA (Qatar News Agency).
Vêtu de sa traditionnelle Jebba, cette fois de couleur blanche immaculée, avec son turban (3mama) à la tunisienne, Mourou était reconnaissable entre tous. A quelques sièges de lui se trouvait le fameux Cheikh Youssef Karadhawi, président du Conseil des Ulémas musulmans(en fait une association comme son nom ne l’indique pas). Celui-ci avait l’insigne honneur d’être assis à côté du jeune Emir. Toutes les personnes assises autour de la table princière portent l’habit qui sied à leur fonction religieuse.
Mais ce n’est pas tout, le Cheikh tunisien, c’est ainsi qu’on le présente a été vu et même photographié en train de donner des leçons dans l’une des mosquées de la ville. Si ce n’est pas de la prédication ça qu’est que c’est donc ?
Cette « spécialisation » tant affichée lors du dernier Congrès est-elle seulement pour la consommation locale ou bien Mourou fait-il exception.
Double langage, double discours. Rached Ghannouchi a dit lundi sur Al-Jazeera, la chaîne qatarie précisément que ceux qui croient qu’Ennahdha rompt avec l’Islam se trompent lourdement. Il ne croit pas si bien dire.
R.B.R.
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