Reprise des cours particuliers à des tarifs exorbitants et dans l’irrespect total des protocoles sanitaires
Les longues vacances scolaires imposées par la propagation de la pandémie du coronavirus, n’ont pas empêché certains enseignants de bien meubler leur temps par des cours particuliers. A peine la fin d’année scolaire 2019-2020 annoncée, le 16 Mars dernier, que les candidats au baccalauréat et aux concours de la « neuvième » et de la « sixième », ont été invités par leurs enseignants à suivre des cours chez eux, à des tarifs prohibitifs.
Le mois de Juillet dernier et une partie d’Août, ont été entièrement consacrés aux épreuves du baccalauréat. Juste après l’annonces des résultats de la deuxième session, le 5 Août, des enseignants, un peu trop pressés, ont constitué des groupes d’élèves pour leur dispenser des cours particulier afin de rattraper la suspension des cours dû au confinement sanitaire causé par la pandémie de coronavirus. Et l’on se bouscule au portillon.
Et comme la demande ne cesse d’augmenter certains enseignants ont revu les tarifs à la hausse. Ils ont même trouvé une idée tout à fait originale, réduire un mois en une semaine. Au lieu de donner une séance de deux heures par semaine, ils ont décidé de dispenser quatre séances de deux heures par semaines, à raison de 150 dinars pour certaines disciplines dans les classes terminales. Un prof qui a formé trois groupes de 10 élèves chacun, gagnerait facilement entre 4.000 et 4.500 dinars nets de tout impôt par semaine. Pourtant, le ministre de l’Éducation Mohamed Hamdi a annoncé qu’on va rattraper la suspension des cours dû au confinement sanitaire causé par la pandémie de coronavirus.
Le phénomène des cours particuliers n’est pas récent en Tunisie. Qualifié de « commerce parallèle » par un ancien ministre de l’Éducation, Raouf Najar en l’occurrence, il est devenu, au fil des années, un fructueux business L’engouement des parents aidant, il est devenu, au fil des années, incontrôlable. Pourtant, soutenir les élèves en difficulté est l’une des missions des pouvoirs publics. Les différents ministres qui se sont succédé à la tête du département de l’Éducation ont tous juré mordicus de s’attaquer à ce phénomène pour l’éradiquer, du moins, pour en réduire la propagation. En Mars 2019, le ministère de l’Éducation avait annoncé que les commissariats régionaux ont été appelées à d’activer les procédures de suspension immédiate du travail contre toute personne impliquée dans la présentation de cours particuliers en dehors des établissements scolaires. En septembre 2019, le ministère de l'Éducation avait annoncé la mise en place d'équipes d'inspecteurs relevant de l'inspection générale pour traquer les enseignants qui donnent des cours particuliers et enfreignent la réglementation en vigueur. Mais Rien n’y fit.
Même la décision de dispenser des cours de soutien aux élèves par leurs enseignants au sein des établissements scolaires, à des tarifs oscillant entre 20 et 35 dinars par mois, selon le niveau des élèves concernés, n’a pas permis de limiter le recours aux cours particuliers.
Des sites ont même été créés et spécialement dédiés aux annonces des cours protocoles sanitaires strictes.
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