USA-Berlin: De nouvelles suspicions d’espionnage
Un agent double allemand travaillerait pour le compte des Américains. Une énième révélation qui risquerait de refroidir les relations américano-allemandes. Les Allemands ont accusé un agent de leur service de renseignement extérieur (BND) d’être à la solde des Etats-Unis. Depuis la Chine où elle est en visite, la Chancelière allemande a déploré la nouvelle.
"Si les accusations sont avérées, ce sera une affaire grave", a dit Angela Merkel lors d'une conférence de presse ce jour à Pékin, aux côtés du Premier ministre chinois Li Keqiang. "Il s'agirait à mes yeux d'une évidente contradiction avec ce que je considère être une coopération de pleine confiance entre agences (de renseignement) et partenaires", a-t-elle ajouté.
Entre-temps, l’Ambassadeur américain à Berlin a été convoqué et Washington sommé de faire la lumière sur cette affaire ans les plus brefs délais. L’homme accusé d’être l’agent double allemand à la solde de l’Oncle Sam est un jeune de 31 ans soupçonné de recueillir depuis deux ans des documents sur une commission d’enquêtes parlementaires allemandes mises en place après les révélations de Snowden sur les activités du NSA en Allemagne.
L’agent a contacté de lui-même l’Ambassadeur américain en 2012 et lui aurait remis plus de 200 documents à la CIA en échange de 25.000 Euros. Au cours de la perquisition de sa résidence, les enquêteurs ont découvert un système de cryptage sur l'ordinateur de l'agent double et une clé USB contenant les documents copiés. Le jeune homme, partiellement handicapé, avait un besoin maladif de reconnaissance, explique sa hiérarchie.
L’agent double aurait pu être triple, puisqu’il a aussi pris attache avec l’Ambassadeur de Moscou à Berlin, raison de son arrestation. Ironie de l’histoire, les renseignements allemands avaient fait appel aux américains pour le dénicher. Requête demeurée sans suite.
La Maison-Blanche s’est abstenue jusqu’à l’heure de toute déclaration sur la polémique née de cette accusation. Berlin ne s'attend cependant pas à ce que les accusations d'espionnage remettent en cause les négociations en cours sur un accord de libre-échange transatlantique, a déclaré lundi Christiane Wirtz, porte-parole du gouvernement allemand.
Fleury-Venance Agou