Ceux qui ont livré Baghdadi Mahmoudi à la mort ont-ils la conscience tranquille ?
Un tribunal siégeant à Tripoli, où règne une coalition de milices en partie islamistes, a condamné à mort Saif Al Islam, le fils de l'ancien guide libyen Mouammer Kadhafi, son dernier premier ministre , Baghdadi Mahmoudi, et son ex-chef des services de renseignements, Abdallah Senoussi. Mahmoudi qui a été livré aux « autorités libyennes » par le gouvernement de Hamadi Jebali a été arrêté alors qu’il était de passage pour aller dans un autre pays. La justice tunisienne avait décidé son extradition et tous les recors ont été épuisés.
Après avoir condamné énergiquement la sentence prononcée contre l’ancien premier ministre libyen, l’ancien président Moncef Marzouki est revenu sur son extradition pour expliquer qu’elle s’était faite sans son accord et qu’elle avait failli créer une grave crise au sein du sommet de l’exécutif. Marzouki, qui dans sa page facebook, a précisé qu’il n’existe aucune trace écrite ni orale prouvant son consentement, accuse l’ancien chef du gouvernement Hammadi Jebali d’avoir pris seul cette décision. Jebali avait, à l’époque, immédiatement réagi pour démentir les propos de Marzouki. Ce dernier a rappelé qu’une plainte a été déposée auprès du Tribunal administratif qui a statué sur l’arrêt de la procédure d’extradition, mais c’état trop tard, Baghdadi Mahmoudi était déjà entre les mains de ses geôliers.
Cette extradition restera au travers de la gorge de beaucoup de Tunisiens. Et l’on ne sait pas si ceux qui ont décidé, validé et exécuté l’extradition de Mahmoudi, ont, désormais , avoir la conscience tranquille.
L'image de Baghdadi Mahmoudi, en menottes et conduit à son triste sort, hantera longtemps les esprits.
B.O